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Vaucluse: un ancien responsable de mosquée condamné à 6 ans de prison pour proxénétisme

Le minaret de la Grande Mosquée de Paris le 19 septembre 2012 [Thomas Samson / AFP/Archives] Le minaret de la Grande Mosquée de Paris le 19 septembre 2012 [Thomas Samson / AFP/Archives]

L'ancien responsable d'une mosquée a été condamné à six ans de prison pour proxénétisme aggravé, jeudi par le tribunal correctionnel de Carpentras qui a également prononcé des peines de deux et trois ans contre ses fils.

Un mandat d'arrêt a été délivré à l'encontre d'Abdelslam Bahiad, l'ex-président de l'association chargée de la gestion d'une mosquée à Orange (Vaucluse), absent au délibéré. "Le patriarche, celui qui est à l’origine de toutes ces misères", avait estimé la procureure Maryse Phaure, qui avait requis deux ans de prison.

Sa peine a été assortie d'une interdiction de séjour pendant cinq ans dans le Vaucluse, le Gard et les Bouches-du-Rhône.

Ses trois fils Omar, Niki et Abdelghafour, âgés de 30 à 37 ans, pour lesquels la même peine avait été réclamée, ont été condamnés à deux ans de prison pour le premier, et trois ans pour les deux autres, avec confiscation de leurs avoirs bancaires.

"Le cerveau, c'est le père, la tête pensante, la mise en place de l'organisation, c'est Abdelghafour et les bras armés, c'est les deux derrière (Niki et Omar, NDLR). Quand on n'obéit pas, on cogne", avait résumé la procureure.

Dans sa plaidoirie, leur avocat, Me Louis-Alain Lemaire, a repris un à un les témoignages à charge et a dénoncé "les manœuvres, les manipulations et le scandale" des auditions avec un seul but: accabler le clan Bahiad.

Les prévenus avaient dénoncé au moment de leur mise en examen en juin 2009 "un coup monté" fomenté par des policiers d'Orange. Une enquête de l'Inspection générale de la police nationale, diligentée suite aux accusations des Bahiad, a conduit à un non-lieu. Les fonctionnaires mis en cause ont déposé plainte pour diffamation calomnieuse contre Abdelslam et Abdelghafour Bahiad, qui ont été relaxés par le tribunal correctionnel d'Avignon. Le parquet a fait appel.

Par ailleurs, Drissia El Bouchtri, une femme de 47 ans soupçonnée d'avoir transporté des filles depuis le Maroc dans le coffre d'une voiture ou avec un passeport falsifié, écope de quatre ans de prison, dont deux avec sursis.

"C'est une femme courageuse et travailleuse qui a été piégée", a considéré Mme Phaure qui avait requis trois ans, dont deux avec sursis.

"Un proxénète ne travaille pas, ma cliente, à 4H du matin, elle est dans les vignes", a plaidé son avocat, Me Jean-Louis Rivière, soulignant qu'elle "ne (possédait) rien" et "ne (s'était) pas enrichie".

Les cinq prévenus, qui ont vigoureusement contesté les faits à l'audience, sont soupçonnés d'avoir organisé entre 2007 et 2009 à Orange un réseau de prostitution adossé à une filière d'immigration clandestine depuis le Maroc.

Une fois arrivées en France, les jeunes Marocaines étaient installées dans les nombreux appartements, souvent insalubres, que possédait le père Bahiad et étaient contraintes de se livrer à la prostitution.

Ce dossier est entouré de "beaucoup de pressions, de violences, de menaces de représailles et d'intimidations" illustrées par les revirements de nombreux témoins, a constaté le président du tribunal, Michel Célarès.

L'enquête de la police judiciaire avait démarré en 2007 par la convergence de signalements des services sociaux, de renseignements sur un réseau de prostitution portés à la connaissance des policiers et des informations sur les activités douteuses du président de la mosquée.

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