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Le village de Laguiole en appelle à la solidarité des autres communes

L'entrée du village de Laguiole en septembre 2012 [Rémy Gabalda / AFP/Archives] L'entrée du village de Laguiole en septembre 2012 [Rémy Gabalda / AFP/Archives]

Le village aveyronnais de Laguiole, dépossédé de l'usage commercial de son nom et condamné à verser 100.000 euros à son adversaire, a appelé jeudi toutes les communes de France à la rescousse, en se disant victime d'une catastrophe "surnaturelle".

"Nous lançons un appel à solidarité auprès des 36.000 communes de France. Les collectivités s'entraident quand il y a des catastrophes naturelles. Nous, nous sommes victimes d'une catastrophe surnaturelle!", a déclaré à l'AFP Vincent Alazard, maire DVD de Laguiole et conseiller général, en marge d'une conférence de presse.

Le chef français trois étoiles Michel Bras était présent, ainsi que de nombreux agriculteurs, commerçants, fromagers, couteliers et élus du territoire, a-t-il relevé.

"Nous sommes en état de rébellion même si nous respectons les institutions", a dit le maire qui avait écrit lundi au président de la République pour lui demander son aide, après une nouvelle décision de justice empêchant Laguiole de retrouver l'usage commercial de son nom.

Le 4 avril, la cour d'appel de Paris a débouté la commune de 1.300 habitants qui souhaitait voir la justice reconnaître "une spoliation", une pratique commerciale "trompeuse" et une "atteinte à son nom, à son image et à sa renommée". Un habitant du Val-de-Marne, Gilbert Szajner, a déposé dès 1993 la marque Laguiole et la commercialise actuellement pour vendre des couteaux importés et d'autres produits fabriqués en Chine ou au Pakistan.

"Si un entrepreneur de Laguiole souhaite fabriquer un plateau de fromages avec le nom de Laguiole, il se retrouve en contrefaçon d'un produit chinois!", a dit le maire. "Et, maintenant, nouvelle aberration, nous voilà condamnés à payer 100.000 euros de frais de justice - soit presque 10% de notre budget - à ce monsieur qui gagne de l'argent avec notre nom!", a-t-il protesté, tout en précisant que la commune entendait prendre "le temps de la réflexion" avant de déposer un éventuel pourvoi en cassation.

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