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Le fondateur d'AC Le Feu critique le Gouvernement

Mohammed Mechmache, fondateur du collectif AC Le Feu, et la secrétaire générale du collectif Fatima Hani donnent une conférence de presse le 23 février 2007 à Clichy-sous-Bois [Mehdi Fedouach / AFP/Archives] Mohammed Mechmache, fondateur du collectif AC Le Feu, et la secrétaire générale du collectif Fatima Hani donnent une conférence de presse le 23 février 2007 à Clichy-sous-Bois [Mehdi Fedouach / AFP/Archives]

Le fondateur d'AC Le Feu, Mohammed Mechmache, assure que, lassé des promesses non tenues, l'électorat des banlieues populaires se détourne de la gauche, dans une interview publiée mercredi dans Libération.

Interrogé sur le fait que la politique de la ville n'a plus de ministère propre, ni même de secrétaire délégué, dans le gouvernement Valls, M. Mechmache, candidat sur les listes franciliennes d'Europe Ecologie-les Verts (EELV) aux européennes, estime que "ce n'est pas une bonne nouvelle" pour les quartiers populaires.

La politique de la ville est désormais gérée avec le sport, la jeunesse et les femmes, dans une sorte de ministère multifonctions confié à Najat Vallaud-Belkacem. "Cela ressemble à un ministère un peu fourre-tout, où l’on retrouve toutes les thématiques qui devaient être importantes pour ce gouvernement", souligne-t-il. "Le sentiment qu’on a, c’est que les quartiers populaires ne sont pas une priorité, que les huit millions d’habitants qui y vivent sont une nouvelle fois relégués en seconde zone. On n’a pas retenu la leçon des élections municipales. Le vote dans les quartiers populaires a été marqué par une énorme abstention mais aussi par de plus en plus de voix pour la droite. L’électorat de ces quartiers est en train de s’éloigner de la gauche. Et la gauche ne donne aucun signal fort", se désespère-t-il.

"Il y a eu des promesses qui ont été faites dans ces quartiers lors de la campagne présidentielle, mais rien n’a suivi. Le droit de vote des étrangers par exemple", assène-t-il. "Pour beaucoup de gens comme moi, dont les parents vivent en France depuis plus de quarante ans, c’est une vraie déception, un sentiment de mépris et de trahison."

Quant au parcours de fils d'immigrés que le nouveau Premier ministre Manuel Valls a évoqué dans son discours de politique générale, il ne "parle pas aujourd’hui aux jeunes des quartiers car, fils d’Espagnol, il n’a pas affronté la même stigmatisation que connaissent aujourd’hui ces jeunes, pour beaucoup musulmans", estime M. Mechmache.

"L’islamophobie est une réalité et on voit bien qu’elle n’est toujours condamnée que du bout des lèvres", ajoute-t-il. "Il ne faut pas s’étonner que des jeunes nés en France finissent par ne pas aimer la France quand on leur promet des choses et qu’on ne fait rien".

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