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Sûreté nucléaire "globalement assez satisfaisante" en France en 2013

La centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle, le 4 décembre 2013 [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives] La centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle, le 4 décembre 2013 [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]

La situation de la sûreté nucléaire et de la radioprotection a été "globalement assez satisfaisante" en France en 2013, malgré la persistance d'incidents, a jugé mardi l'Autorité de sûreté nucléaire dans son rapport annuel "très copieux".

L'ASN a procédé l'année dernière à 2.191 inspections.

"J'estime que la situation est globalement assez satisfaisante", a déclaré son président, Pierre-Franck Chevet, devant l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst).

"Il y a une persistance toujours d'incidents", a-t-il convenu, ajoutant que "le nombre d'écarts signalés est globalement constant dans la longue durée".

Pour les activités nucléaires, 3 incidents ont été classés au niveau 2 de l'échelle Inès (8 niveaux, de 0 à 7), en 2013, et 127 au niveau 1.

M. Chevet a également relevé qu'"il y a des disparités dans les situations", avec des installations "clairement en bonne position", mais aussi "des situations qui sont clairement insatisfaisantes".

Il en a cité deux, "plutôt marquantes sur 2013". En premier lieu, le problème des déchets anciens à La Hague, "clairement mal conditionnés à l'époque". "Il faudrait les mettre dans des confinements adaptés, modernes. Ce n'est pas le cas et nous avons actuellement des discussions serrées avec Areva sur ce sujet", a-t-il dit.

Le second mauvais élève est l'usine de fabrication de combustibles FBFC à Romans (Isère). Elle a eu "à de multiples reprises des non-respects des règles d'exploitation" et a montré "des manques de rigueur dans la tenue des engagements pris notamment dans la mise en oeuvre des améliorations de sûreté".

La centrale nucléaire de Fessenheim le 18 mars 2014 [Sébastien Bozon / AFP/Archives]
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La centrale nucléaire de Fessenheim le 18 mars 2014

Dans un communiqué, le député écologiste Denis Baupin, membre de l’Opecst et rapporteur de la commission d’enquête sur les coûts du nucléaire, a estimé que le rapport 2013 de l'ASN "porte un jugement sans appel sur la sûreté du parc nucléaire : celle-ci n'a pas progressé!".

- 'Enjeux de sûreté sans précédent' -

M. Chevet a par ailleurs estimé que l'ASN allait devoir traiter des "enjeux de sûreté sans précédent" dans les dix ans à venir.

L'ASN souligne dans son rapport "l'accroissement inéluctable de ses tâches", en particulier pour le contrôle des installations nucléaires, vieillissantes, et dans le contexte de la transition énergétique.

La mise en oeuvre des actions post-Fukushima "s'inscrit dans la durée", a rappelé M. Chevet. "Nous sommes globalement au début du chemin et l'essentiel du travail reste encore largement devant nous".

L'ASN, dont le rapport est publié sur son site, doit aussi faire à face à la question de la poursuite du fonctionnement des réacteurs au-delà de 40 ans. "Cette poursuite du fonctionnement au-delà du 4e examen de sûreté n'est pas acquise", a rappelé M. Chevet, insistant sur "les gros enjeux de sûreté". "Nous ne pourrons rendre un avis définitif sur cette question là qu'en 2018", a-t-il dit.

Dans le domaine médical, l'ASN fait état "des progrès" en ce qui concerne la radiothérapie, depuis l'accident d'Epinal. L'ASN mentionne notamment une progression du nombre des radiophysiciens. "On était parmi les derniers de l'Europe, on est maintenant dans la moyenne du peloton", a déclaré M. Chevet.

L'ASN s'inquiète en revanche des doses reçues par les patients lors d'examens d'imagerie médicale. Dans tous les pays industrialisés, la dose moyenne reçue au titre des examens de préventions a doublé en une dizaine d'années. "Toute augmentation constatée n'est pas obligatoirement justifiée par des besoins sanitaires", estime l'ASN.

Autre sujet "majeur" évoqué dans le rapport : le radon, ce gaz radioactif naturel. "Actuellement, il y a 31 départements en France concernés par cette problématique radon", a déclaré M. Chevet. Entre 10 et 15% des cancers du poumon en France sont attribuables, au moins en partie, au radon, a-t-il dit, appelant à des mesures pour l'habitat privé.

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