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Décrocher un emploi, un casse-tête pour les jeunes

Une femme entre à Pôle Emploi à Lille le 26 mars 2014 [Philippe Huguen / AFP/Archives] Une femme entre à Pôle Emploi à Lille le 26 mars 2014 [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Trouver un premier emploi est devenu de plus en plus difficile avec la crise, surtout sans le sésame d'un diplôme: trois ans après avoir fini ses études, plus d'un jeune sur cinq était toujours en quête d'un travail en 2013, selon une étude publiée mardi.

723.000 jeunes sont sortis en 2010 du système scolaire. Le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) s'est penché trois ans plus tard sur le sort de cette "génération 2010", pour analyser ses premiers pas sur le marché du travail.

Des débuts effectués dans un contexte particulièrement difficile, entre retombées de la crise financière de 2008 et la crise de la dette de 2010, forte poussée du chômage et diminution des contrats aidés destinés aux jeunes. Car la montée en charge des "emplois d'avenir", lancés par François Hollande qui a érigé l'emploi des jeunes en priorité du quinquennat, date seulement de 2013, rappelle le Céreq.

Les jeunes qui débutent sont généralement les plus touchés lorsque la conjoncture économique se détériore en France. Malgré une élévation du niveau général d'études, cette "génération 2010" n'a pas échappé à la règle, bien au contraire, constate le Céreq qui se fonde sur une enquête menée auprès de 33.000 jeunes au printemps 2013: 22% d'entre eux cherchaient en effet toujours un emploi à cette date, soit le plus haut niveau observé depuis la première étude de ce type réalisée par le Céreq en 1992.

"L'ampleur de la crise se traduit par un niveau de chômage jamais atteint au bout de trois ans de vie active", note Alberto Lopez, directeur de cet organisme.

Cette hausse du chômage ne s’est toutefois pas accompagnée d’une dégradation des conditions d'emploi. La part des emplois à durée indéterminée et du temps partiel non choisi est restée globalement stable depuis la "génération 2004". Et le salaire médian après trois ans de vie active (1.450 euros) est demeuré quasiment identique, compte tenu de l'inflation.

- Ingénieurs et docteurs à l'abri -

En revanche, le fossé entre jeunes diplômés et ceux qui le sont peu ou pas s'est nettement creusé. Le taux de chômage des non diplômés a atteint ainsi le niveau record de 48%. Ils ont "en moyenne passé autant de temps au chômage qu'en emploi", explique le Céreq.

Un jeune sur cinq en quête d'emploi [S. Ramis/P. Defosseux / AFP]
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Un jeune sur cinq en quête d'emploi
 

Les titulaires d'un CAP ou d'un B

Plus le niveau de formation est élevé et plus le diplôme constitue un rempart contre le chômage. Ainsi, 70% des diplômés du "supérieur court" (BTS-DUT) ont trouvé leur premier emploi en moins de trois mois, mais leur situation est plus difficile que celle de leurs prédécesseurs de 2004, avec un taux de chômage en hausse de six points. Les titulaires de licences générales sont aussi pénalisés.

En revanche, pour les bacs + 5 et plus, la détérioration du marché du travail est restée très limitée: 76% d'entre eux accèdent à un premier emploi en moins de trois mois, assorti d'une meilleure rémunération à l'embauche. Trois ans après la fin de leur cursus scolaire, ils sont près de neuf sur dix à travailler, dont huit en CDI.

Ingénieurs et titulaires d'un doctorat sont ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Tout comme les diplômés des formations médico-sociales supérieures.

Fait nouveau: cette "génération 2010" a vu les inégalités hommes-femmes se réduire. Car les jeunes femmes, plus diplômées, ont mieux résisté à la crise, avec un taux de chômage (21%) inférieur à celui des hommes (23%). Mais à diplôme équivalent, elles restent pénalisées, que ce soit en matière de rémunération ou d'embauche.

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