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"Faux tract": 10.000 euros d'amende pour Le Pen

Photo d'archives datant du 2 juin 2012 montrant Marine le Pen et Jean-Luc Melenchon, lors d'un débat télévisé sur France 3 durant la campagne législative de 2012, au cours d'un échange portant sur de prétendus "faux tracts". [Philippe Huguen / AFP/Archives] Photo d'archives datant du 2 juin 2012 montrant Marine le Pen et Jean-Luc Melenchon, lors d'un débat télévisé sur France 3 durant la campagne législative de 2012, au cours d'un échange portant sur de prétendus "faux tracts". [Philippe Huguen / AFP/Archives]

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a été condamnée jeudi à 10.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Béthune dans l'affaire dite du "faux tract" distribué par des militants FN en 2012, qui mettait en cause le co-président du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon.

 

Dans un communiqué, l'avocat de Marine Le Pen, Me Wallerand de Saint-Just, a immédiatement annoncé que sa cliente faisait appel de cette condamnation.

Marine Le Pen était citée à comparaître pour "manœuvre frauduleuse" et publication d'un montage sans le consentement de l'intéressé, délits passibles d'un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende, ainsi que d'une peine complémentaire de privation des droits civiques, autrement dit d'inéligibilité.

"C'est une condamnation sans faille (...) qui démontre que Marine Le Pen a eu des agissements délinquants, répréhensibles, contraires aux valeurs fondamentales de la République, et c'est un grand jour pour la démocratie", a réagi Me Raquel Garrido, avocate de Jean-Luc Mélenchon.

Mme Le Pen n'est pas condamnée à l’inéligibilité.

Ni M. Mélenchon, ni Mme le Pen, ni Me de Saint-Just, n'étaient présents à Béthune.

Après la brève prise de parole de Me Garrido devant le tribunal, une poignée de militants du Parti de gauche ont accueilli le jugement par des applaudissements.

Cette procédure par citation directe a été lancée par l'ancien candidat du Front de gauche aux législatives de 2012 dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais à l'encontre de Mme Le Pen, ainsi que de deux militants locaux du FN.

Les deux militants, dont l'un était tête de liste FN aux municipales à Maubeuge (Nord), ont été relaxés.

Mme Le Pen avait dit à plusieurs reprise sur les plateaux de télévisions "assumer" ce tract, se félicitant de "ce coup de communication politique". Son avocat avait estimé que ces commentaires n'avaient pas valeur de preuve.

Fin mai 2012, les équipes de Mme Le Pen avaient distribué un tract comportant une photo de M. Mélenchon et reproduisant l'une de ses phrases prononcées lors d'un discours à Marseille le 14 avril précédent: "Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb."

Le tract sur fond vert, couleur de l'islam, comportait également la mention "Votons Mélenchon" et sa traduction dans un arabe approximatif.

M. Mélenchon et Mme Le Pen s'étaient affrontés lors d'un scrutin épique pour les législatives de juin 2012, dont M. Mélenchon avait été éliminé au premier tour. Le socialiste Philippe Kemel l'avait emporté d'un cheveu au second tour, face à Mme Le Pen.

 

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