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Le Cran saisit le CSA pour un sketch d'Europe 1 sur le Rwanda

L'humoriste Nicolas Canteloup, en conférence de presse à Europe 1 à Paris, le 31 août 2009 [Bertrand Guay / AFP/Archives] L'humoriste Nicolas Canteloup, en conférence de presse à Europe 1 à Paris, le 31 août 2009 [Bertrand Guay / AFP/Archives]

Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a annoncé samedi à l'AFP avoir saisi jeudi le Conseil supérieur de l'audiovisuel après un sketch de l'humoriste Nicolas Canteloup sur Europe 1 "tournant en dérision les victimes du génocide au Rwanda".

Dans ce sketch diffusé en direct mercredi, Nicolas Canteloup imitant l'animateur Julien Courbet s'adressait à un certain M. Hutu qui avait un "conflit de voisinage" avec M. Tutsi, lequel était quelque peu "contrarié" : "Vous avez découpé, macheté et carpaccioté sa famille, alors qu'apparemment il n'en avait pas exprimé le désir".

Le Cran ajoute que, "loin de s'excuser", le "pseudo-humoriste" Nicolas Canteloup "en a rajouté une couche" deux jours plus tard en adressant au Cran "des excuses factices, car +c'est la nouvelle règle de l'humour en 2014 : on fait une vanne et on doit s'excuser. Une vanne, une excuse, une vanne, une excuse, une vanne, une excuse+".

Une délégation du Cran a rendez-vous le 14 février avec le président du CSA Olivier Schrameck.

"La station soutient Nicolas Canteloup. C'est de l'humour, l'humour est subjectif et nous sommes à l'aise avec cela", a déclaré un porte-parole d'Europe 1, interrogé par l'AFP.

"Nous sommes désolés si cela a blessé le Cran, a-t-il ajouté, Denis Olivennes (PDG de la station) a d'ailleurs proposé un rendez-vous au président du Cran".

"Nous sommes à l'aise, car par ailleurs nous avons aussi consacré du temps d'antenne pour dénoncer le génocide rwandais, notamment via un débat sur ce sujet animé par Nicolas Poincaré", a conclu le porte-parole d'Europe 1.

Le CSA avait adressé fin janvier une mise en demeure à Canal+ pour un sketch parodique sur le génocide au Rwanda datant de décembre 2013, qui, selon lui, portait atteinte à la dignité des victimes, malgré son intention humoristique.

Fin décembre 2013, Canal+ avait dit "regretter" l'interprétation de ce sketch, qui avait beaucoup choqué et fait l'objet d'une pétition sur internet.

Un des personnages de ce sketch de Canal+ chantait "Maman est en haut, coupée en morceaux, Papa est en bas, il lui manque les bras", une "référence explicite, sur le mode de la dérision, à des corps de victimes décédées et de survivants mutilés", selon le CSA.

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