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Marisol Touraine : "Aller plus loin contre le cancer"

Marisol Touraine rappelle que le cancer est la première cause de mortalité en France.[ELODIE GREGOIRE/REA]

François Hollande a dévoilé les contours du troisième Plan Cancer, doté de 1,5 milliard d’euros. Il a pour objectif de faire reculer les inégalités sociales face à ce fléau, comme l’explique la ministre de la Santé, Marisol Touraine.

 

À quoi doit servir ce troisième Plan Cancer ?

Ce plan mobilisateur, porté par le Président de la République, fait de la lutte contre les inégalités face au cancer, encore trop nombreuses, son objectif principal. Aujourd’hui, un ouvrier a deux fois plus de risques d’en mourir qu’un cadre. Nous devons donc aller vers toutes les Françaises et tous les Français pour que les inégalités reculent. Chacun doit pouvoir accéder à la meilleure prise en charge possible, à la prévention la plus efficace possible.    

 

Doit-on encore faire des efforts sur les dépistages ?

Seulement deux tiers des femmes de plus de 50 ans se font dépister pour le cancer du sein, un tiers des Français de plus de 50 ans pour le cancer colorectal. Et le cancer du col de l’utérus tue chaque année 1.000  femmes. Il faut aller plus loin : développer les campagnes d’informations, faciliter l’accès au dépistage.

 

Vous souhaitez aussi agir pour ceux qui ont vaincu le cancer...

Quand on vous dit guéri mais que banques et assurances vous considèrent toujours comme malade, c’est insupportable. La mise en place du "droit à l’oubli" est une avancée considérable de ce Plan. Une fois guéri, il n’y aura plus de trace de la maladie dans les dossiers des assurances ou des banques. Les premiers concernés sont les personnes ayant eu un cancer dans leur jeunesse.

 

Qu’en est-il de la lutte anti-tabac, point central du Plan de 2003 ?

Les cancers liés au tabac tuent plus de 40.000 personnes par an. C’est gigantesque. Le Président a donc dit non à la résignation et m’a chargée de mettre en place un programme de lutte contre le tabac d’ici à l’été. Au delà des mesures de prix, il associera une meilleure prise en charge du sevrage, et des campagnes d’informations adaptées aux plus jeunes. Quand on fume à 17 ans, on a un risque sur deux de mourir avant 60 ans. 

 

Que doit aujourd’hui apporter la recherche ?

Le but est à la fois de trouver de nouveaux traitements et de faire en sorte que l’on puisse les donner aux malades le plus vite possible, mais aussi de les personnaliser. On ne doit plus soigner le cancer, mais trouver un traitement adapté à chaque cancer et à chaque personne.  

 

Grâce aux avancées médicales et à la lutte menée par le gouvernement, la bataille contre le cancer en est-elle à un tournant ?

Nous sommes entrés dans une nouvelle phase pour faire reculer cette maladie, première cause de mortalité en France. Plus de cancers guéris et moins de malades, c’est la volonté des chercheurs, des médecins, et des pouvoirs publics.

 

Le Conseil d’Etat examinera demain le cas de Vincent Lambert, emblématique du débat sur la fin de vie. Que doit-on en attendre ?

L’enjeu est celui d’une clarification des règles applicables aujourd’hui pour savoir comment améliorer les droits et réponses aux attentes de ceux qui sont confrontés à une maladie incurable, et qui veulent être mieux entendus.

 

Il y a actuellement une forte mobilisation pour l’IVG en Espagne. Soutenez-vous ce mouvement ?

Je soutiens toutes les femmes qui luttent pour leur droit à vivre pleinement leur vie. Je soutiens leur volonté d’avoir un enfant quand elles le souhaitent. Nous devons être très attentifs, en France et en Europe, aux attaques contre les droits des femmes.

 

Vous ferez également la semaine prochaine le bilan de votre action pour les déserts médicaux...

J’ai lancé voici un an la mobilisation des pouvoirs publics, en relation avec les professionnels de santé et les universités. Les résultats sont extrêmement positifs. Des territoires qui n’avaient plus de médecins ont retrouvé des professionnels de santé. Je me réjouis de voir que ma détermination a payé.

 

La vente de certains médicaments sur Internet, autorisée depuis fin 2012, peine à convaincre les Français. Comment l’expliquer ?

Cela montre l’attachement des Français à leurs pharmaciens. Il y a beaucoup de médicaments contrefaits sur Internet, c’est la raison pour laquelle l’autorisation de ventes de médicaments sur Internet a été encadrée de manière très stricte. Les Français sont attachés à la sécurité et ont bien raison. 

 

Le gouvernement a reporté sa loi sur la famille. Une bonne décision ?

Sur un sujet aussi important, pourquoi laisser prise à des clivages artificiels ? Le travail du gouvernement se poursuit, avec la volonté d’accompagner toutes les familles et d’avoir une politique de protection de tous les enfants. 

 

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