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Les outils anti-chômage

Des chômeurs sur un stand de Pôle emploi dans un salon pour l'emploi à Arras le 18 octobre 2012 [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Avec une hausse du chômage de 0,3 % en décembre, le gouvernement a perdu son pari. Et déploie de nouvelles mesures pour l’emploi.

 

Article publié le 28 janvier 2013

Ils avaient préparé le terrain. En parlant dès ce week-end d’une «stabilisation» du chômage, et non d’une «inversion de la courbe», les membres de l’exécutif ont anticipé la hausse des demandeurs d’emploi en décembre, rendue publique hier soir.

La France compte désormais 3,3 millions de chômeurs (plus 5,7 % en un an). Pour aller «plus loin, plus vite, plus fort» contre le chômage en 2014, ainsi que l’a réclamé hier le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le gouvernement compte sur une série de nouveaux dispositifs.

 

Développer les emplois d’avenir et les contrats de génération 

C’était, en 2013, la mesure phare du gouvernement, qui martèle de nouveaux objectifs chiffrés pour cette année. Aux 100 000 emplois d’avenir signés fin décembre dernier s’ajouteront 50 000 supplémentaires en 2014. Du côté des contrats de génération, les résultats décevants de 2013 poussent le gouvernement à mettre les bouchées doubles.

Le ministre du Travail, Michel Sapin, a promis une «accélération» du dispositif, évoquant un allègement des contraintes qui dissuadent aujourd’hui les employeurs. Mais les deux mesures restent critiquées, notamment parce qu’«elles coûtent très chères à la collectivité», souligne l’économiste Marc Touati, président du cabinet ACDEFI et auteur du Dictionnaire terrifiant de la dette (éd. du Moment).

L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime à 3,45 milliards d’euros la dépense engendrée par 150 000 emplois d’avenir. «Il serait plus intéressant de financer l’apprentissage, note Bertrand Martinot, auteur de Chômage : inverser la courbe (Institut Montaigne, éd. Les Belles Lettres). Ce levier vers l’emploi n’est pas assez utilisé.»

 

> Lancer les emplois francs pour les jeunes défavorisés 

Nouvel outil mis en place en juin dernier, les emplois francs offrent une aide financière aux entreprises qui recrutent un jeune de moins de 30 ans habitant dans une Zone urbaine sensible (ZUS), où le chômage est, en moyenne, 2,5 fois plus élevé qu’ailleurs.

Contrairement aux emplois d’avenir, les emplois francs sont obligatoirement des CDI à temps complet. Revers de la médaille : les CDI étant rares, les emplois francs le sont aussi, d’autant plus qu’ils ne sont encore qu’à l’état d’expérimentation dans une quarantaine de ZUS. 5 000 contrats de ce type devaient être signés en 2013.

 

> Réformer la formation professionnelle

Vaste chantier lancé en 2013, la réforme de la formation professionnelle, qui sera votée à la fin du mois prochain, doit permettre au gouvernement de se doter «des outils les mieux adaptés dans la bataille contre le chômage». Elle prévoit la création d’un compte personnel de formation pour tous les actifs, qu’ils aient un emploi ou non.

300 millions d’euros supplémentaires seront alloués à la formation des demandeurs d’emploi, souvent exclus des cursus au profit des salariés. Enfin, la mise en œuvre du plan «formations prioritaires pour l’emploi» en 2014 doit permettre à 100 000 personnes d’acquérir des compétences dans des secteurs qui embauchent, comme le sanitaire et social, l’hôtellerie-restauration ou les transports.

 

> Provoquer un «choc de confiance» chez les employeurs 

Pas de baisse du chômage sans création d’emplois. Pour le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, interrogé hier sur France Info, «il faut que les entreprises retrouvent confiance».

D’où les mesures du gouvernement en faveur de la baisse du coût du travail : le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) représente ainsi 20 milliards d’euros d’allègement pour le patronat et devrait, selon l’OFCE, permettre de créer 150 000 emplois d’ici à 2017.

Un chiffre bien loin de celui avancé par le gouvernement, qui table sur près de 400 000 créations de postes. Le pacte de responsabilité, débattu depuis hier avec les partenaires sociaux, s’inscrit dans la même veine, avec une promesse de baisses de charges pour le patronat en échange d’engagements sur l’emploi.

«Sur le principe, c’est une bonne idée», estime Bertrand Martinot, qui rappelle que la France est l’un des pays où le travail est le plus taxé. «Les entreprises n’embaucheront pas sans une reprise de l’activité, tempère Marc Touati. Tant que nous n’aurons pas 1,5 point de croissance pendant un an, inverser la courbe ne sera pas possible.» A l’heure actuelle, les prévisions pour la France tournent autour de 1 % en 2014.

 

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