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Pacte de responsabilité: les voeux de Hollande très attendus par le patronat

François Hollande le 20 janvier 2014 à La Haye [Alain Jocard / AFP] François Hollande le 20 janvier 2014 à La Haye [Alain Jocard / AFP]

Les voeux "aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi" que François Hollande s'apprête à présenter mardi sont attendus avec impatience par le patronat qui s'interroge sur l'ampleur réelle des allègements de charges promis mais aussi les syndicats, qui attendent des contreparties importantes en termes de création d'emplois.

François Hollande doit "préciser ses objectifs", a déclaré le patron du Medef, Pierre Gattaz à quelques heures de la cérémonie qui se déroulera comme chaque année sous les ors de la salle des fêtes de l'Elysée devant le gotha des partenaires sociaux.

Pour le patron des patrons, dont on dit qu'il a l'oreille du président de la République, "le compte n'y est pas en matière de baisse de charges sur les entreprises".

"Est-ce qu'on est à dix milliards, vingt milliards, cinquante ou cent ?", s'est-il interrogé. En échange d'un nombre de création d'emplois substantiel, François Hollande a promis des allègements de charge de 30 milliards d'euros d'ici 2017 lors de sa grande conférence de presse semestrielle à l'Elysée la semaine dernière. Le patronat en réclame cent.

Le patron du Medef Pierre Gattaz le 15 janvier 2014 à Paris  [Eric Piermont / AFP/Archives]
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Le patron du Medef Pierre Gattaz le 15 janvier 2014 à Paris
 

François Hollande exigera-t-il en contrepartie des engagement chiffrés et écrits des employeurs en matière d'emploi ? Quoi qu'il en soit, Pierre Gattaz refuse par avance toute promesse écrite. "C'est un objectif, un million d'emplois, ce n'est pas un engagement ferme", prévient-il.

De Berlin à Bruxelles, François Hollande a été loué par ses pairs européens pour cette politique sociale-démocrate, désormais pleinement assumée. Prônant "la poursuite de l'allègement du coût du travail", François Hollande a annoncé la fin des cotisations familiales sur les entreprises, soit 30 à 35 milliards d'euros.

"social-libéralisme"

Lundi encore, en visite officielle à La Haye, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, un libéral, a salué son "pacte de responsabilité".

Mais il reste encore à convaincre les syndicats français d'entrer pleinement dans la danse. Pour le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, la "logique de l'offre", autrement dit la politique de baisse du coût du travail choisie par François Hollande est "inefficace, voire dangereuse".

Jean-Claude Mailly le 25 novembre 2013 à Matignon à Paris [Fred Dufour / AFP/Archives]
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Jean-Claude Mailly le 25 novembre 2013 à Matignon à Paris
 

"Dangereuse parce qu'elle s'accompagne d'une réduction drastique des dépenses publiques et sociales", a-t-il avancé, tandis que "les allégements généraux de cotisations, ça ne marche pas". "François Hollande s'affirme social-démocrate, mais, en réalité, il fait du social-libéralisme ou socialisme de l'offre, un oxymore", a-t-il encore fustigé.

Pour FO, "il ne saurait être question de rentrer dans une mécanique d'union nationale et de confusion des responsabilités" et "quant à négocier des contreparties à la baisse des cotisations annoncée par le chef de l'Etat, je n'y crois pas", a-t-il poursuivi.

"On a le sentiment que le Premier ministre, c'est Pierre Gattaz", a raillé le numéro un de la CGT Thierry Lepaon. Très critique à l'égard du pacte présidentiel "en décalage complet avec les attentes" des Français, la CGT toutefois n'entend pas jouer "la politique de la chaise vide", refusant une "opposition stérile", a-t-il concédé.

Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, le 25 novembre 2013, dans la cour de Matignon, à Paris [Fred Dufour / AFP/Archives]
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Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, le 25 novembre 2013, dans la cour de Matignon, à Paris
 

La CFDT, en revanche, menace de se retirer du jeu. Son secrétaire général Laurent Berger a répété samedi son refus d'un pacte qui ne serait pas assorti d'engagements mesurables de la part du patronat.

"S'il n'y a pas d'engagement chiffré, s'il n'y a pas des moyens de contrôle de cet engagement, s'il n'y a pas plus de dialogue social mis en place dans ce pacte de responsabilité (...) nous n'y serons pas", a-t-il prévenu, soulignant qu'il ne fallait pas donner un "chèque en blanc" au patronat.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit recevoir les partenaires sociaux le 27 janvier pour une première discussion sur ce pacte de responsabilité.

 

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