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Chambéry : les poches contaminées par une entérobacterie

La ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine le 5 janvier 2014 à Chambéry [Philippe Desmazes / AFP/Archives] La ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine le 5 janvier 2014 à Chambéry [Philippe Desmazes / AFP/Archives]

Des analyses effectuées sur un lot suspect de poches alimentaires saisies à l'hôpital de Chambéry où trois nouveau-nés sont morts ont montré la contamination de six d'entre elles par "un seul et même germe d'origine environnementale", encore inconnu, a indiqué mardi le ministre de la santé, Marisol Touraine.

 

Tandis que le ministre annonçait à la presse avoir demandé la suspension des activités du laboratoire Marette ayant produit ces poches, Jean-Claude Manuguerra de l'institut Pasteur, a précisé que le germe était "une entérobacterie de l'environnement, une nouvelle espèce non décrite à ce jour et qui n'a pas encore de nom".

Des analyses ont été faites sur 10 poches au total dont six se sont avérées contaminées.

Le ministre a également indiqué que le "lieu ou le mode de contamination" des poches par le nouveau germe n'avaient pas encore été identifiés.

Mme Touraine a ajouté que dès les premiers soupçons d'anomalie apparus le 17 décembre dernier, les autorités sanitaires avaient décidé le retrait de 137 poches de nutrition parentérales suspectes. Toutes produites par le laboratoire Marette le 28 novembre dernier elles avaient et distribuées dans 7 établissements hospitaliers.

Chloé, Théo et Milie sont morts les 6, 7 et 12 décembre dans le service de réanimation néonatale de l'hôpital de Chambéry. Un quatrième nourrisson, qui présentait des symptômes identiques, a pu être sauvé in extremis.

Selon le procureur de la république de Marseille, Brice Robin, qui a pris la parole juste avant la conférence de presse du la ministre de la santé, trois des six poches contaminées étaient scellées lorsqu'elles ont été analysées.

"Je constate que trois nourrissons sont décédés, qu'un quatrième a failli mourir, et je constate surtout que des poches fermées se trouvent infectées par cette bactérie, donc on est en droit de se poser un certain nombre de questions", a-t-il insisté.

Il a également indiqué qu'il n'exclurait aucune piste et qu'il rechercherait "d'éventuelles défaillances dans toute la chaîne de fabrication, de transport, de stockage et d'administration de ces poches de nutrition".

"Nous avons suffisamment d'éléments pour appliquer le principe de précaution et prendre la décision de cette suspension dans l'intérêt de la santé publique" a déclaré le directeur de l'agence du médicament ANSM Dominique Maraninchi à propos du laboratoire Marette. Dans le même temps, les stocks de poches du laboratoire ont été mis "en quarantaine" sur le lieu de fabrication et dans les hôpitaux qui en détiennent encore, parmi les quinze établissements approvisionnés par Marette.

Le laboratoire, situé dans le Calvados, "se réserve toute faculté d'engager un recours devant les juridictions administratives" contre cette suspension, a déclaré son avocat Me Matthieu Lemaire, en soulignant qu'"à ce stade, aucun élément formel ne permet de relier l'existence des germes retrouvés (...) au laboratoire Marette".

La justice a dès lundi ouvert une information judiciaire contre X dans ce dossier pour "homicides et blessures involontaires, mise en danger délibérée de la vie d'autrui, et fabrication de médicaments sans respecter les règles de bonnes pratiques".

 

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