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Occupation d'un navire SNCM par un syndicat nationaliste corse

Le ferry Pascal Paoli de la SNCM occupé mardi soir à Bastia par des marins du syndicat des travailleurs corses (STC), photographié le 9 décembre 2013  [Pascal Pochard-Casabianca / AFP/Archives] Le ferry Pascal Paoli de la SNCM occupé mardi soir à Bastia par des marins du syndicat des travailleurs corses (STC), photographié le 9 décembre 2013 [Pascal Pochard-Casabianca / AFP/Archives]

Un cargo mixte de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) était toujours occupé mardi soir à Bastia par des marins du Syndicat des travailleurs corses (STC) qui réclament le démantèlement de leur compagnie et la création d'une société régionale, a-t-on appris de sources concordantes.

A Paris, le gouvernement s'est dit "déterminé à trouver une solution" pour sauver la SNCM, en proie à des difficultés de trésorerie et avec son actionnaire principal Veolia Transdev.

Plusieurs dizaines de marins du STC ont décidé d'occuper le Pascal Paoli "pour une durée illimitée", au terme d'une assemblée générale qui s'était tenue à bord dans la matinée, a indiqué à l'AFP un représentant du STC, Alain Mosconi.

Le blocage du Pascal Paoli, qui devait appareiller pour Marseille à 18H30 a été confirmé par la direction de la SNCM qui a souligné qu'il avait été opéré sans aucun préavis.

Les autres bâtiments de la SNCM naviguent normalement.

M. Mosconi, responsable de la branche transports du STC et qui brigue le secrétariat général du syndicat nationaliste, a indiqué que le Pascal Paoli serait bloqué "tant qu'une compagnie régionale corse ne serait pas créée".

Les présidents de l’exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, le député PRG Paul Giacobbi et celui de l'Office des transports, Paul-Marie Bartoli, ont indiqué qu'ils recevraient mercredi à Ajaccio des membres du STC.

Plusieurs réunions importantes sur l'avenir de la SNCM se tiennent cette semaine, l'actionnaire principal, Veolia Transdev n'ayant pas encore accepté le plan de relance présenté par le président du directoire, Marc Dufour.

La compagnie est aussi pénalisée par des condamnations de Bruxelles à rembourser 440 millions d'euros d'aides liées à sa privatisation et à la délégation de service public (DSP) de 2007 à 2013.

La SNCM, qui emploie 2.600 personnes, dont environ 700 en Corse, et dont dépendent des milliers d'emplois induits dans l'île et à Marseille, a réalisé en 2012 quelque 300 millions de chiffre d'affaires pour 14 millions de pertes. Elle a remporté en septembre avec une autre société, la Méridionale, l'appel d'offre de DSP pour 2014-23.

Le gouvernement est "déterminé à trouver une solution qui permette de sauvegarder l'emploi, d'assurer la continuité territoriale entre le Continent et la Corse et d'assurer un avenir à cette compagnie", a déclaré le ministre de l'Ecologie et de l'Energie Philippe Martin.

"Les négociations sociales avancent et les salariés jouent le jeu", s'est en outre félicité M. Martin à la veille d'assemblées des personnels pour valider un pacte social prévoyant de gagner 25% de productivité en remplaçant les anciens accords d'entreprise dénoncés par la direction en 2012. La CGT, majoritaire, a appelé à voter pour ce plan.

Mercredi, un conseil d'administration de Transdev, filiale de Veolia et actionnaire de la SNCM, doit décider d'accorder ou non une avance de trésorerie de 13 M EUR. L'actionnaire, qui a versé 17 M EUR s'était engagé à en verser 30.

Le plan de relance de M. Dufour comporte un volet industriel avec le renouvellement de la flotte et une économie de 70 M EUR par an pour atteindre la rentabilité en deux ans, via notamment la suppression de 500 postes par des départs volontaires. Prévu pour 2013, il a du être reporté en 2014 à la demande de Veolia.

Par ailleurs, une réunion du comité de pilotage mis en place par les ministères des Transports et du Budget, doit se réunir jeudi pour examiner la trésorerie de la compagnie et le contentieux européen.

Vendredi, enfin, un conseil de surveillance a été convoqué tandis que l'Assemblée de Corse votera les nouvelles obligations de service public, reformulées après leur annulation par la justice administrative.

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