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Procès d'Andy: les experts psychiatres fortement divisés

Le jeune Andy arrive à la cour d'assises d'Aix-en-Provence le 5 décembre 2013 [Boris Horvat / AFP/Archives] Le jeune Andy arrive à la cour d'assises d'Aix-en-Provence le 5 décembre 2013 [Boris Horvat / AFP/Archives]

La cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône qui juge en appel le jeune Andy, accusé du meurtre de toute sa famille en Corse en 2009 et jugé irresponsable en première instance, entendait mardi les experts psychiatres, dont les conclusions diffèrent fortement.

Pas moins de cinq experts doivent être interrogés durant le procès du jeune homme, dont l'état mental au moment des faits, alors qu'il avait 16 ans, constitue une des clefs du futur verdict, qui doit intervenir vendredi.

En première instance, la cour d'assise de Corse du sud avait jugé Andy "irresponsable, pour un trouble mental ayant aboli le discernement au moment des actes" après que les experts l'ayant examiné eurent rendu des avis très divergents.

Des divergences qui sont de nouveau apparues lors de l'audition des premiers experts lundi soir et mardi matin.

Les docteurs Jean-Claude Chanseau et Yves Tyrode, qui avaient rendu une expertise concluant à l'abolition du discernement, ont de nouveau présenté des conclusions allant dans ce sens lundi.

A la sortie de l'audience, le Dr Chanseau a pointé les "troubles de la personnalité" d'Andy ainsi qu'une "tumeur temporale", dont les examens ont confirmé la présence, pour expliquer le comportement de l'adolescent.

"L'acte n'est pas un automatisme, mais une +parasomnie+, un effet de cette tumeur au moment du sommeil paradoxal. (...) Il a bien commis l'acte, mais il n'était pas le sujet", a-t-il expliqué à France 3 Corse.

Selon les avocats, la cour a pressé de questions les deux experts afin d'obtenir des explications détaillées.

Pas "malade mental"

Mardi matin, le Docteur Marie-Elisabeth Meyer-Buisan a pris une position différente, celle de l'altération du discernement, Andy présentant selon elle des "troubles de la personnalité", mais n'étant pas "malade mental" et ainsi "accessible à une sanction pénale".

Elle a également jugé que sa place n'était pas en unité pour malades difficiles (UMD), mais qu'il devrait plutôt être soigné en ambulatoire.

Andy est actuellement hospitalisé en UMD à l'hôpital de Montfavet à Avignon, où il poursuit des études de biologie, pratique du sport et bénéficie de permissions de sortie régulières.

Le procès devait se poursuivre mardi avec l'audition du Dr Michel Gayda, qui s'était prononcé à l'instruction en faveur de l'abolition du discernement, et du Dr Christian Jullier, qui penche pour la pleine responsabilité de l'accusé.

Au milieu de la nuit du 11 au 12 août 2009, Andy, un jeune homme jusque là sans problème, après s'être réveillé subitement, s'était emparé d'un fusil à pompe appartenant à son père et avait tué dans leurs chambres son père et sa mère, puis ses deux frères, des jumeaux âgés de 10 ans.

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