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Les écologistes vont élire une dirigeante mais renouent avec leurs divisions

Emmanuelle Cosse (g) et Cécile Duflot au congrès EELV à Caen, le 30 novembre 2013 [Charly Triballeau / AFP] Emmanuelle Cosse (g) et Cécile Duflot au congrès EELV à Caen, le 30 novembre 2013 [Charly Triballeau / AFP]

En congrès à Caen, les écologistes étaient en passe samedi d'élire à leur tête Emmanuelle Cosse, proche de Cécile Duflot, mais ne sont pas parvenus à s'entendre sur une motion commune, laissant planer le spectre de la division dans un parti coutumier des déchirements.

"Si nous ne savons pas nous rassembler, comment voulez-vous que la société nous entende?", a déploré Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) lors de l'ouverture du congrès où dans la soirée sera élu son successeur.

Un peu plus tard, Cécile Duflot, ministre du Logement et ancienne secrétaire nationale EELV, fustigeait à son tour la "tentation du confort de la minorité".

"Le rassemblement c'est une nécessité pour nos idées (...) pour parler à la société, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas", a-t-elle dit. "Le rassemblement c'est difficile et c'est exigeant mais c'est le seul chemin valable", a-t-elle ajouté sous les sifflets et applaudissements mélangés de la salle.

Emmanuelle Cosse au congrès EELV à Caen, le 30 novembre 2013 [Charly Triballeau / AFP]
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Emmanuelle Cosse au congrès EELV à Caen, le 30 novembre 2013

Lors du vote des militants le 16 novembre, la motion "Pour un cap écologiste" soutenue par la direction sortante, dont les ministres Cécile Duflot et Pascal Canfin mais aussi les chefs de file d'EELV à l'Assemblée nationale et au Sénat, est arrivée en tête mais avec moins de 40% (38,29%). Dès lors, elle était contrainte de "négocier" avec les autres motions.

Finalement, les 600 délégués auront à choisir entre trois textes: "Pour un cap écologiste" d'Emmanuelle Cosse, soutenue par Cécile Duflot (38,29% des votes des militants) a fusionné avec "Via écologica" (17,07%) de Stéphane Gatignon, maire de Sevran, tandis que LMP (20,58%) d'Yves Cochet et Alain Lipietz, plus à gauche, a fusionné avec "Avenir écolo" (6,30%) et, troisième liste, "LOVE" d'Eva Joly (8,76%).

Arithmétiquement, Emmanuelle Cosse devrait donc l'emporter lors du vote des délégués.

Tractations de dernière minute

Les tractations entamées au lendemain du vote des militants auront duré jusqu'à la dernière minute, les alliances se faisant et se défaisant entre deux portes samedi matin quelques minutes encore avant le dépôt des motions à 13H.

"C'est plus difficile avec 50% des voix qu'avec 80%, c'est une évidence", reconnaît Denis Baupin, député de Paris et compagnon d'Emmanuelle Cosse. "J'aurais préféré qu'on donne de nous une image plus consensuelle", admet-il.

Emmanuelle Cosse et Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, lors du congrès EELV à Caen, le 30 novembre 2013 [CHARLY TRIBALLEAU / AFP]
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Emmanuelle Cosse et Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, lors du congrès EELV à Caen, le 30 novembre 2013

"J'attends les votes et sinon on sera dans l'opposition (...) Sur le papier, ils ont gagné mais politiquement c'est honteux", a déclaré Yves Cochet.

"C'est un pôle de stagnation, du conservatisme de l'existant", a dénoncé sur scène Jacques Boutault, maire EELV du 2e arrondissement de Paris et signataire de la motion LMP.

"Le parti sera géré collectivement. C'est pas le parti contre les ministres ou à côté des ministres ou contre les groupes parlementaires. C'est ensemble. Il est prévu des réunions de coordination mieux structurées", a expliqué Yves Contassot, conseiller de Paris et signataire de la motion "Pour un cap écologiste".

Dans l'après-midi, sifflets et applaudissements se sont mélangés lors des présentations des motions. Les résultats des votes étaient attendus en début de soirée.

Quel que soit le résultat, "il n'y aura pas de quoi sourire", a déploré face aux délégués Stéphane Sitbon, conseiller de Cécile Duflot, qui a regretté que "le résultat est celui de la division" et que "certains" soient "venus régler des comptes" au congrès.

Loin de l'histoire des courants, qui "n'est pas la (s)ienne", José Bové a estimé juste qu'"il ne faut pas que la direction qui sera désignée se fasse dézinguer quinze jours après".

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