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Violente évasion d'un détenu à Nantes

Un gardien de prison [Eric Feferberg / AFP/Archives]

Un détenu du centre pénitentiaire de Nantes qui purgeait une peine pour tentative d'assassinat a réussi à s'évader mercredi matin à Nantes, blessant trois surveillants à coups de cutter, alors qu'il avait été transféré à l'hôpital pour y subir des examens, suscitant l'émoi des syndicats pénitentiaires.

 

Les jours des surveillants ne sont pas en danger mais deux d'entre eux ont été hospitalisés dont un a dû subir une intervention chirurgicale du fait de la profondeur d'une de ses blessures à la jambe, a-t-on indiqué de source syndicale. L'état de santé du troisième surveillant, blessé au cutter lors de la poursuite du détenu, n'a pas nécessité d'hospitalisation.

"Ce (mercredi) matin vers 10H00, un détenu du centre pénitentiaire de Nantes s'est évadé profitant d'un transfert à l'hôpital où il devait subir une radio suite à une blessure à la cheville", a relaté dans un communiqué de presse la procureure de la République de Nantes, Brigitte Lamy.

"Arrivés à l'hôpital, les trois agents qui l'accompagnaient ont été pris à partie, le détenu (Stéphane Goetz, ndlr) a sorti une lame de cutter qu'il avait minutieusement cachée puisqu'elle n'a pas été découverte lors de sa fouille", a de son côté expliqué Samuel Gauthier, délégué CGT du centre pénitentiaire.

"Du coup, il en a usé pour blesser les trois collègues: pour certains c'est à la main et au visage, d'autres à la jambe", puis s'est évadé.

Samuel Gauthier, délégué CGT à la prison de Nantes, le 27 novembre 2013 [Jean-Sébastien Evrard / AFP]
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Samuel Gauthier, délégué CGT à la prison de Nantes, le 27 novembre 2013
 

Une fois dans la rue, l'homme "a tenté de monter à bord d'un véhicule". "Un des surveillants est intervenu pour l'en empêcher", a indiqué Mme Lamy. Un scooter est alors arrivé et "M. Goetz est monté dessus", a-t-elle ajouté. Des taches de sang sur plusieurs dizaines de mètres étaient visibles le long du CHU en début d'après midi tandis que la police scientifique prenait des photos.

Du fait de cette évasion, une information judiciaire a été ouverte "pour évasion avec usage d'une arme et violences sur agents de l'administration pénitentiaire (peine encourue 10 ans pour l'évasion, la plus sévèrement réprimée)", selon la procureure.

une soixantaine de policiers mobilisés

Dans l'après-midi, la police judiciaire nantaise, aidée par celle de Rennes, en charge des recherches et de l'enquête, a mobilisé pas moins de soixante hommes munis de la photo de l'homme évadé.

Stéphane Goetz, né en 1986 à Nancy, est un détenu "particulièrement signalé" selon l'expression des syndicats pénitentiaires.

Le centre pénitentiaire de Nantes le 27 novembre 2013 [Frank Perry / AFP]
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Le centre pénitentiaire de Nantes le 27 novembre 2013
 

"Il a été condamné par la cour d'assises du Finistère en 2012 pour tentative d'assassinat mais a fait appel de cette condamnation", a souligné Mme Lamy, qui ne comptabilise donc pas cette condamnation non définitive dans ses peines en cours et indique qu'il est "actuellement libérable en 2015", compte tenu des peines précédentes qu'il est encore en train de purger.

"Il est de plus mis en examen par un juge d'instruction de la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) de Rennes pour des faits de vols en bande organisée" et "également mis en examen à Rennes pour une tentative d'assassinat sur un codétenu", a ajouté Mme Lamy.

Selon un de ses anciens avocats joint mercredi par l'AFP, M. Goetz est arrivé à Brest à l'adolescence et ses premiers démêlés avec la justice remontent au milieu des années 2000 pour une affaire de stupéfiants dans laquelle il a été condamné. Il a ensuite été condamné pour une première tentative d'évasion, déjà lors d'un transfert médical au CHU de Nantes, mais cette fois-là, il avait été rattrapé par les surveillants.

Le syndicat CGT s'interrogeait en fin de journée sur la classification de l'escorte qui l'accompagnait car son degré de dangerosité nécessitait selon le syndicat une escorte policière en plus des surveillants, ce qui n'était pas le cas mercredi.

Un débrayage est prévu jeudi à partir de 06H00 devant la maison d'arrêt de Nantes à l'appel de la CGT, l'UFAP et FO qui entendent la bloquer et demandent une "révision totale des niveaux d’escortes établis pour chaque détenu du Centre Pénitentiaire Nantes" ainsi que le "maintien des fouilles intégrales systématiques".

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