En direct
A suivre

Vers l'interdiction des tatouages en couleur ?

Au salon du tatouage de Paris, en 2012. [Mattis Meichler pour DirectMatin.fr]

Un arrêté de l'Agence nationale de sécurité du médicament pourrait aboutir à l'interdiction au 1er janvier 2014 de certaines encres de couleurs utilisées pour les tatouages. Les professionnels du secteur protestent contre cette interdiction.

 

Bientôt la fin des tatouages multicolores ?  Un arrêté du 6 mars 2013 déposé par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) prévoit l'interdiction à partir du 1er janvier 2014 de certaines substances contenues dans les pigments entrant dans la composition des produits de tatouages.

Concrètement, seuls le noir, le blanc, le gris, le vert et le bleu (teintes limitées pour les deux dernières) seraient autorisés et près de 9 couleurs seraient interdites.

L'arrêté du 6 mars 2013 s'appuie sur un communiqué du Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV) sur les risques liés au tatouage. Le SNDV soulignait notamment que les encres de tatouage sont composées de métaux toxiques (aluminium, cobalt, chrome, cuivre, fer, mercure, nickel…). Le syndicat pointait ainsi les risques de réactions allergiques, de maladies de peau et même de cancer.

 

Mobilisation des professionnels du tatouage

Face à cette interdiction, les professionnels du secteur entendent protester. Le SNAT, Syndicat national des artistes tatoueurs, doit être auditionné sur le sujet ce mercredi 27 novembre à l'Assemblée nationale.

Dans une lettre du 17 septembre dernier adressée à Jean-Yves Grall, directeur général de la santé de l'époque, Tin-Tin, président du SNAT et tatoueur reconnu, évoquaient les enjeux d'une telle interdiction, soulignant qu'"aucune méthodologie ou protocole certifié n'existe à ce jour pour tester l'innocuité des pigments de tatouages".

"De telles restrictions […] auront des conséquences financières sur les structures existantes et ainsi des répercussions sociales évidentes", souligne le président du syndicat. Ne pouvant être tatoués en France, les clients pourraient se tourner vers l'étranger. Le SNAT met également en garde contre les risques de développement de la clandestinité de la pratique.

Surtout, Tin-Tin réclame une harmonisation des normes européennes, soulignant que la France serait le seul pays de l'Union européenne à mettre en place une interdiction de ce type. Il rappelle à ce titre que, selon une décision du 20 février 1979 de la Cour de justice des communautés européennes, "tout produit légalement fabriqué et commercialisé dans un Etat membre doit pour l'être également dans les autres Etats membres".

 

Un Français sur dix est tatoué

En outre, une pétition sur Internet, lancée par Jim Appay, passionné de tatouage et fondateur d'un site dédié, et soutenue par le sénateur Pierre Jarlier, a d'ores et déjà recueilli plus de 110.000 signatures ce jour (à midi). 

Le tatouage a connu un essor depuis plusieurs années en France. Selon une étude de l'Ifop datant de 2010, un Français sur dix déclarait être tatoué. Pour les Français âgés de 25 à 34 ans, la proportion grimpait à une personne sur cinq.  

 

Un Mondial du tatouage haut en couleurs à Paris

Une loi pour interdire de tatouer les personnes ivres

Des chercheurs mettent au point un tatouage électronique

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités