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Un homme jugé pour des viols et violences sur fond de rites vaudous

Incarcéré depuis les faits, le jeune homme, qui encourt 20 ans de prison, est accusé d'avoir violé à plusieurs reprises la nièce de sa concubine. [Philippe Huguen / AFP/Archives] Incarcéré depuis les faits, le jeune homme, qui encourt 20 ans de prison, est accusé d'avoir violé à plusieurs reprises la nièce de sa concubine. [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Un homme de 28 ans a comparu mardi devant la cour d'assises de Bobigny pour des viols et violences commis sur trois adolescentes, avec le consentement de leur mère, lors de séances d'exorcisme destinées à les "désenvoûter".

"J'ai commis quelque chose qui n'est pas bon", a confié à l'ouverture des débats le jeune homme, pull bleu marine et visage grave, assurant avoir agi sous l'influence d'"esprits vaudous".

"Pour moi, ça a été un soulagement que toute cette histoire s'arrête", a ajouté ce père de deux enfants, de nationalité togolaise mais installé en France depuis 1999, qui affirme à présent "rejeter" la pratique de la religion vaudou.

Incarcéré depuis les faits, le jeune homme, qui encourt 20 ans de prison, est accusé d'avoir violé à plusieurs reprises la nièce de sa concubine, alors âgée de 14 ans, et d'avoir imposé des violences sexuelles à ses deux sœurs aînées, entre 2010 et 2011.

Lors de cérémonies religieuses, il leur aurait imposé des lavements génitaux et leur aurait entaillé les mains et les pieds avec une lame de rasoir, avant d'insérer dans les plaies une poudre noire considérée comme magique.

La mère des trois adolescentes, âgée de 41 ans, comparaît de son côté pour "complicité". Elle est accusée d'avoir fourni des préservatifs au violeur présumé afin qu'il "désenvoûte" sa fille cadette et d'avoir cautionné les violences exercées lors des séances d'exorcisme.

"C'est le procès de l'obscurantisme et de la crédulité", a souligné en marge de l'audience Me Daniel Merchat, avocat des parties civiles, mettant en avant le "climat de superstition" aux conséquences "criminelles".

A la demande des trois sœurs, qui souhaitaient que leurs proches puissent assister aux débats, le tribunal a décidé de ne pas prononcer le huis clos, qui aurait été possible en raison de l'âge de la plus jeune d'entre elles.

Cette dernière, à l'époque des faits, vivait au domicile de sa tante à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), où elle avait emménagé après avoir redoublé sa classe de collège pour suivre des études dans un établissement jugé plus strict par sa mère.

C'est dans une chambre de cet appartement, situé dans la Cité des Joncherolles, qu'elle aurait été violée par l'accusé, alors concubin de sa tante, à cinq ou six reprises.

Dénoncé par son beau-frère, lui-même alerté par les sœurs de l'adolescente, l'accusé avait finalement été interpellé le 24 février 2011, moins d'une heure après un dernier viol sur sa victime.

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