En direct
A suivre

Lucien Neuwirth, fusillé à 20 ans, décédé à 89 ans

Lucien Neuwirth avait été fusillé en avril 1945 par des SS en Hollande [Patrick Hertzog / AFP]

Lucien Neuwirth, décédé dans la nuit de lundi à mardi, est définitivement associé à la loi sur la régulation des naissances qui porte son nom. Son parcours incroyable durant la Seconde Guerre mondiale est bien plus méconnu.

 

"Père la pilule", "Gaulliste historique" : les expressions toutes faites pour qualifier Lucien Neuwirth sont nombreuses, correspondent à des passages significatifs de son itinéraire, mais font l'impasse sur ses faits d'armes sidérants au cours de la guerre de 1939-1945.

Engagé dans la Résistance à l'âge de 16 ans après avoir été l'un des rares à entendre l'appel à la Résistance du général de Gaulle le 18 juin 1940, il participe à la mise en place d'un réseau de résistance baptisé L'Espoir dans le secteur de Saint-Etienne (Loire), animé par Jean Nocher.

 

La France libre

Mais les arrestations se multipliant à partir de 1942, Lucien Neuwirth doit quitter la région et prend la direction de l'Espagne. Il parvient à franchir les Pyrénées en passant par Saint-Girons, mais il est arrêté par les autorités espagnoles et passe notamment par le camp de Miranda.

Libéra grâce à l'intervention des représentants américains, il choisit de rejoindre l'Angleterre et De Gaulle, plutôt que l'Afrique du Nord et Giraud. Arrivé en Grande-Bretagne, il subit un entraînement féroce pour rejoindre les parachutistes de la France libre, en l'occurence le 4e SAS commandé par le colonel Pierre-Louis Bourgoin, surnommé "Le Manchot".

Après le Débarquement du 6 juin 1944, il est parachuté en France et participe à plusieurs opérations de harcèlement des troupes allemandes et prend part jusqu'au dernier moment aux combats de la Libération. Le 7 avril 1945, un mois et un jour avant la capitulation allemande, il est de nouveau parachuté derrière les lignes allemandes en Hollande.

 

Fusillé par les SS

Mais l'opération tourne mal. Les parachutistes sont rapidement repérés et pourchassées par des unités SS rendues plus féroces encore par la débâcle qui se dessine. Lucien Neuwirth est capturé avec ses camarades. Sans procès aucun, considérés comme des partisans, les SS décident de les exécuter.

Lucien Neuwirth se retrouve ainsi avec ses compagnons devant un peloton d'exécution. La salve claque. Tous les paras s'effondrent, y compris Neuwirth, qui n'est qu'effleuré. Un homme s'approche pour lui donner le coup de grâce. Par miracle, il ne vise pas la tête. La zone du coeur est atteinte mais la balle dérape sur des pièces de monnaie qui se trouvaient dans son portefeuille. 

Pris en charge rapidement après le départ des SS, il échappe ainsi à la mort. Ces épisodes ont été racontés par Lucien Neuwirth dans "Ma guerre à seize ans. Du fournil au peloton d'exécution" (Plon, 1986) puis dans "Il y eut d'abord le chant des oiseaux" (Le félin, 2008).

 

Mort de Lucien Neuwirth : gaulliste historique et père de la pilule

Débarquement du 6 juin : "On nous avait annoncé qu'un gars sur deux ne reviendrait pas"

Carcassonne : le mystère du charnier de la Gestapo

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités