En direct
A suivre

Passe d'armes entre Free et l'UFC sur la 3G

La 4G, réseau mobile très haut débit [Eric Piermont / AFP] La 4G, réseau mobile très haut débit [Eric Piermont / AFP]

L'UFC-Que Choisir et Free Mobile se sont à nouveau affrontés en duel mardi, une étude de l'association de consommateurs mettant en cause l'opérateur, qui a menacé de contre-attaquer en justice.

"Free se singularise comme étant lanterne rouge des opérateurs", a accusé Alain Bazot, en présentant à la presse les résultats de l'étude.

La filiale d'Iliad, le groupe de Xavier Niel, affiche les plus mauvaises performances des quatre opérateurs existants sur son réseau propre, même si le débit s'améliore quand elle passe par le réseau d'Orange (en itinérance). Une perspective "inquiétante" pour l'UFC, alors que Free s'est engagé à couvrir 75% de la population avec son propre réseau en 2015.

Le quatrième opérateur a vertement répliqué aux accusations de l'UFC, démontant en bloc sa méthodologie et menaçant de la traîner devant les tribunaux.

"UFC paraît regretter le temps paisible de l'oligopole. Free va saisir la justice contre UFC qui, s'appuyant une nouvelle fois sur une étude partielle et partiale avec une méthodologie très contestable qui ignore la réalité de l'usage, tente d'accroître sa notoriété au détriment de Free", a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'opérateur.

Free, pointé du doigt

L'association de consommateurs et le quatrième opérateur n'en sont pas à leur premier contentieux. L'UFC a déjà porté plainte en janvier contre Free pour la qualité de ses services, dans le sillage des résultats de sa première étude sur le réseau 3G français.

L'association invoquait à l'époque des "pratiques commerciales trompeuses" de la part de l'entreprise de Xavier Niel. Son étude pointait "le manque criant de qualité des services 3G de Free Mobile en itinérance", c'est-à-dire lorsque le dernier né des télécoms passe par le réseau d'Orange, grâce à un accord commercial, en attendant de compléter sa propre infrastructure.

"Tous les éléments semblent indiquer que Free Mobile agit de manière à décourager la consommation de données (internet mobile, ndlr) pour éviter de payer à Orange (à qui il loue le réseau, ndlr) une trop grande quantité de données", avait alors dénoncé Alain Bazot.

 

L'UFC saisit l'Arcep

Un quota limité

 

Les résultats publiés par l'UFC dans l'ancienne et la nouvelle étude montrent que la qualité du service de Free est bien inférieure aux autres opérateurs, et en particulier à celui d'Orange, même en itinérance quand les données circulent sur le même réseau.

De son côté, Orange s'est déjà défendu de pratiques douteuses dans la presse, expliquant notamment que Free Mobile avait un quota limité de données disponibles qui est fonction du montant qu'il accepte de payer.

Si Free "veut acheter plus de capacités, pourquoi pas", avait ajouté l'opérateur historique.

L'étude polémique a été réalisée en Ile-de-France et dans les agglomérations de Lille, Toulouse et Grenoble. Elle teste les services vidéo, audio et de téléchargements d'application des différents opérateurs.

L'UFC utilise comme référence le "taux de non qualité" (TNQ) dont les critères sont d'abord de voir s'il y a un chargement ou pas, un test de démarrage de la séquence sur 60 secondes, et si le téléchargement a abouti au bout de 2 minutes.

Free, qui récolte les pires taux dans l'étude, conteste vigoureusement la méthode de l'association de consommateurs. L'opérateur reproche notamment à l'UFC de séparer le réseau propre de Free de son réseau en itinérance chez Orange. Xavier Niel a déjà répété dans la presse que ses clients ne font jamais la différence en situation réelle et bénéficient du "meilleur des deux réseaux".

Interrogée par l'AFP, l'Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) n'a pas souhaité commenté la méthodologie de l'UFC.

Elle a, en revanche, indiqué avoir évalué le respect des obligations de Free sur sa couverture réseau, mais pas sa qualité de services. La dernière étude de l'autorité sur ce sujet, publiée en novembre 2012, avait été réalisée en juillet, seulement quelques mois après le lancement de Free en janvier 2012.

"C'était trop tôt, on ne pouvait pas mesurer au bout de cinq mois la qualité d'un opérateur qui venait de se lancer", a expliqué un porte-parole du gendarme des télécoms.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités