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Rythmes scolaires : le gouvernement ne cède pas

Jean-Marc Ayrault le 14 novembre 2013 à Matignon [Patrick Kovarik / AFP] Jean-Marc Ayrault le 14 novembre 2013 à Matignon [Patrick Kovarik / AFP]

Jean-Marc Ayrault a affiché vendredi sa fermeté sur la réforme des rythmes scolaires, qui "doit être faite et se fera", a-t-il dit, en dépit de l'opposition d'élus, de syndicats et de parents d'élèves.

 

M. Ayrault s'est rendu dans la foulée d'une interview à France Info dans une école primaire, à Cluny (Saône-et-Loire), pour défendre les nouveaux rythmes scolaires avec le ministre de l'Education, Vincent Peillon.

Critiqué pour ses multiples reculades sur la fiscalité, le gouvernement n'entend rien lâcher sur cette réforme dont une majorité de Français (54%) souhaite pourtant l'abandon, selon un sondage CSA pour BFMTV.

A quelques mois des municipales, la grogne est encore montée d'un cran jeudi après deux jours de mobilisation contre cette mesure-phare du programme de François Hollande: près d'un instituteur sur quatre en grève, plusieurs milliers dans la rue, des cantines perturbées, des écoles bloquées.

Ce mouvement était "beaucoup moins fort que les précédents", à Paris, et dans certains départements la participation allait de 5 à 10%, a tempéré M. Peillon en marge d'un colloque de la Gazette des communes.

Manifestation d'enseignants contre la réforme des rythmes scolaires le 14 novembre 2013 à Marseille [Boris Horvat / AFP]
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Manifestation d'enseignants contre la réforme des rythmes scolaires le 14 novembre 2013 à Marseille
 

"C'est une mobilisation significative qu'on ne peut pas balayer d'un revers de main", avertit en retour Sébastien Sihr, du principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU. Le syndicat appelle à un rassemblement national devant le ministère le 20 novembre et évoque une possible "grève nationale unitaire début décembre".

"Tout le monde dit: l'apprentissage des fondamentaux de l'école en quatre jours, ça ne marche pas, les enfants sont fatigués", a plaidé, lui, le Premier ministre sur France Info.

"Cette réforme doit être faite et sera faite", a martelé M. Ayrault. "Je ne vois pas pourquoi on abandonnerait cette ambition", a-t-il dit, tout en admettant que "dans des petites communes, il (pouvait) y avoir des difficultés particulières".

 

"Pas de boycott possible"

 

La réforme entraîne un surcoût pour 79% des communes qui l'ont déjà mise en place, selon un sondage de la Gazette des communes réalisé auprès de 288 villes. C'est en particulier le recrutement et la formation des animateurs qui posent problème, pour 73% d'entre elles.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (D) et le ministre de l'Education Vincent Peillon (C) en visite dans une école à Cluny le 15 novembre 2013 [Jeff Pachoud / AFP]
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Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (D) et le ministre de l'Education Vincent Peillon (C) en visite dans une école à Cluny le 15 novembre 2013
 

M. Ayrault a assuré que le gouvernement était prêt à "continuer à aider les communes" dans la mise en place de cette réforme. Le Premier ministre devrait en dire plus mardi dans un discours très attendu devant l'Association des maires de France (AMF).

Mais avant ce discours, l'ancien maire de Nantes a affiché sa fermeté: ce ne sont pas les maires qui "décident des horaires des cours". Leur rôle consiste plutôt à organiser les activités périscolaires.

A Cluny, il a aussi lancé qu'il n'y avait "pas de boycott possible" pour les maires récalcitrants. "On fait trop d'annonces sur lesquelles on recule", confie d'ailleurs un ministre.

L'entourage de M. Ayrault appelle lui à "faire la part des choses entre les difficultés réelles" et les stratégies de certains édiles locaux à l'approche des municipales de mars 2014.

 
 

"Pour sortir de la crise par le haut, il faut favoriser l'implication des enseignants dans le travail avec leur environnement, les mairies, les associations... et leur donner du pouvoir dans des structures", explique de son côté le chercheur Laurent Frajerman, auteur de "La grève enseignante".

Selon lui, "s'il n'ouvre pas le dialogue social, le gouvernement va laisser penser qu'il n'y a négociations et discussions qu'avec les patrons et les +Bonnets rouges+". Au risque de se couper d'une partie de l'électorat traditionnel du PS.

 

Peillon dénonce la "délinquance civique" de certains maires  

 

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