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Peillon dénonce la "délinquance civique" de certains maires

Le ministre de l'Education Vincent Peillon à l'Assemblée Nationale, le 13 novembre 2013 à Paris [Fred Dufour / AFP] Le ministre de l'Education Vincent Peillon à l'Assemblée Nationale, le 13 novembre 2013 à Paris [Fred Dufour / AFP]

Vincent Peillon a dénoncé mercredi "la petite délinquance civique" des maires qui refusent d'appliquer la réforme des rythmes scolaires, alors que parents et enseignants poursuivaient la fronde, avec une grève nationale prévue jeudi.

 

La mobilisation contre les conditions de mise en oeuvre du retour aux 4,5 jours de classe par semaine dans le primaire devait s'amplifier jeudi, avec des manifestations et des grèves annoncées par plusieurs syndicats d'enseignants, d'animateurs et auxiliaires de maternelle. A Paris, un rassemblement est prévu à 12H30 devant l'Hôtel de Ville, avant un défilé vers le ministère.

La grève sera suivie au niveau national par 25% des enseignants des écoles et par 50% à Paris, selon le ministère.

Le ministre de l'Education nationale a fustigé mercredi la décision de 55 maires de droite ou sans étiquette, regroupés au sein du "Collectif contre la réforme des rythmes scolaires", de ne pas appliquer la réforme "en l'état" à la rentrée 2014.

"Quand on est un élu de la République, on essaie de respecter les règles de droit. A un moment où certains s'autorisent les injures, les sifflets, les agressions, voir des élus qui disent +on ne va pas appliquer un décret+, c'est curieux", a déclaré M. Peillon, à la sortie du Conseil des ministres.

Mercredi, une quarantaine de maires de la métropole Nice Côte d'Azur, largement dominée par la droite, ont aussi annoncé leur intention de boycotter la réforme à la prochaine rentrée.

Des élèves dans une classe [Jean-Philippe Ksiazek / AFP/Archives]
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Des élèves dans une classe
 

Promesse de campagne de François Hollande, la réforme des rythmes scolaires remet en place une demi-journée de classe, supprimée en 2008, afin d'alléger des journées surchargées peu propices aux apprentissages. Elle permet aussi d'offrir des activités périscolaires, à la charge des collectivités locales.

Elle s'applique dans 17% des communes depuis septembre. Son financement continue à faire débat, notamment pour celles qui y passeront en 2014, année des élections municipales. Des aides de l'Etat et des Caisses d'allocations familiales ont été débloquées.

 

"Le mercredi, je reste au lit"

Sur le terrain, trois mois après la rentrée, l'opposition ne faiblit pas, parfois dans des communes où la réforme n'est pas encore appliquée.

Mardi à Paris, où la fronde est forte, ce sont les animateurs et les employés municipaux (auxiliaires de maternelle, agents de nettoyage...) qui avaient perturbé les cantines et les activités périscolaires.

Mercredi, c'était au tour de collectifs de parents, notamment le mouvement des "gilets jaunes", symbole emprunté au gilet de sécurité des automobilistes, mais il était difficile d'en mesurer l'ampleur. "C'est notre emblème, nous voulons protéger les enfants, parler pour eux", a dit à l'AFP Elodie Berillac, leur coordinatrice nationale.

A Aube (Orne), encore aux 4 jours, les écoles ont été cadenassées par des parents. A Cesny-Bois-Halbout (Calvados), seuls 14 élèves sur 165 étaient présents. "On nous propose des activités périscolaires à 16H10 alors que le bus qui ramène 60% des élèves chez eux part à 16h15", explique Ludivine Poilly.

A Grenoble, les manifestants, dont de nombreux enfants, ont scandé "Ne Peillon pas la réforme" ou "le mercredi, je reste au lit".

 
 

La principale fédération de parents FCPE a rappelé son soutien à la réforme et critiqué "le conservatisme" qui s'exprime ici et là.

Des enseignants étaient également mobilisés, contre la réforme mais aussi contre le rattrapage d'une journée de prérentrée (qui varie selon les départements et les établissements).

A Nantes, plusieurs centaines de personnes ont défilé. "Je n'ai jamais vécu une rentrée pareille", avoue Eric, enseignant depuis 17 ans. "A partir du jeudi après-midi, les maternelle n'ont plus envie de travailler du tout". "Le gouvernement devrait comprendre une chose, c'est que c'est une bonne partie de son électorat qui est là dans la rue".

 

55 maires n'appliqueront pas la réforme "en l'état" en 2014

 

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