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Procès en appel repoussé de huit mois pour Gaston Flosse

Le sénateur et président de la Polynésie française Gaston Flosse, le 23 juillet 2013 à Paris [Miguel Medina / AFP/Archives] Le sénateur et président de la Polynésie française Gaston Flosse, le 23 juillet 2013 à Paris [Miguel Medina / AFP/Archives]

La Cour d'Appel de Papeete a renvoyé au 23 juin le procès du sénateur et président de la Polynésie française Gaston Flosse, dans une affaire de corruption et de trafic d'influence, dite affaire des annuaires de l'OPT, a-ton appris lundi de source judiciaire.

La principale raison invoquée est "l'indisponibilité des avocats parisiens", plusieurs prévenus étant défendus par des ténors du barreau.

En première instance, Gaston Flosse avait été condamné à cinq ans de prison ferme, 83.800 Euros d'amende et cinq ans de privation des droits civils, civiques et de famille, pour trafic d'influence passif et corruption active, en janvier 2013.

Le sénateur avait ensuite été élu président de la Polynésie française, en mai, et avait nommé ministre du tourisme et de la culture un autre prévenu dans cette affaire, Geffry Salmon.

Leurs avocats avaient demandé le dépaysement du procès, considérant que cette affaire "ne pouvait pas être jugée sereinement" en Polynésie française alors que Gaston Flosse en était le Président.

Ils avaient été suivis par le procureur général près de la Cour de Cassation, mais le procès n'avait pas été dépaysé.

"C'est contre toute attente que le dossier n'a pas été dépaysé, et c'est probablement la raison pour laquelle le déplacement des avocats parisiens n'avait pas été anticipé", a déclaré à l'AFP Robin Quinquis, l'un des avocats de Gaston Flosse.

Dans les couloirs du tribunal de Papeete, plusieurs avocats notaient aussi que "ce procès se tiendra après les municipales de mars, et sans doute après d'autres échéances judiciaires pour le président".

Gaston Flosse risque en effet d'être déclaré inéligible par un arrêt de la Cour de Cassation attendu au premier semestre 2014, dans une affaire d'emplois fictifs.

Dans l'affaire des annuaires, Gaston Flosse, qui a présidé la Polynésie française jusqu'en 2004, est accusé d'avoir favorisé les entreprises d'Hubert Haddad, en échange d'enveloppes d'argent liquide. Selon le jugement de première instance, il a permis à l'homme d'affaire d'obtenir des marchés, notamment auprès de l'OPT (Office des Postes et Télécommunications) et de la compagnie aérienne Air Tahiti Nui.

Sept autres prévenus, dont Hubert Haddad et l'ancien député Emile Vernaudon, avaient aussi été condamnés en première instance.

Pour le procès en appel, l'OPT s'est séparée de son avocat, James Lau, à sa grande surprise. Il avait pourtant obtenu du tribunal la condamnation des prévenus à 4,1 millions d'Euros au titre du préjudice matériel, et à 25.000 Euros au titre du préjudice moral, en faveur de l'OPT.

Pour d'autres avocats parties prenantes dans cette affaire, mais qui n'ont pas souhaité être cités, c'est une décision politique, l'Office des Postes dépendant du gouvernement local de nouveau présidé par Gaston Flosse.

Tenu au devoir de réserve vis-à-vis de son ancien client, James Lau a simplement déclaré qu'il avait "fait son travail" et qu'il "connaissait ce dossier depuis le début".

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