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Un cimetière pour chiens à Asnières

Vue du cimetière pour chiens d'Asnières, le 23 octobre 2013 [Bertrand Guay / AFP] Vue du cimetière pour chiens d'Asnières, le 23 octobre 2013 [Bertrand Guay / AFP]

"Ton waouh waouh nous manquera toujours": Fripon, Pacha, Astuce ou Zézette ne seront pas partis dans l'indifférence. Au cimetière des chiens d'Asnières, version animalière du Père Lachaise, ils goûtent au repos éternel, toujours choyés par leurs maîtres.

Ce n'est pas au bord du Styx mais de la Seine, dans un agréable parc boisé en banlieue parisienne, que chiens, chats, poneys et même un singe, un mouton et une poule ont trouvé leur dernière demeure.

Leurs propriétaires ont déboursé plusieurs centaines voire milliers d'euros pour rendre hommage à leurs compagnons à poils et à plumes avec des sépultures aux épitaphes parfois touchantes, parfois pathétiques.

Nostalgique: "Nous n'irons plus au bois où tu courais joyeux. Je te dépose là mon ami merveilleux". Maternel: "Sophie mon bébé, nous avons eu 17 ans d'amour. Toi et tes petites sœurs vous avez remplacé l'enfant que je n'ai pas eu". Dépressif: "Ainsi je suis tout seul, ne croyant plus en rien". Descriptif: "Darius est un minet généreux et très affectueux doté d'une intelligence hors du commun".

Un chat sur une tombe au cimetière pour animaux d'Asnières, le 23 octobre 2013 [Bertrand Guay / AFP]
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Un chat sur une tombe au cimetière pour animaux d'Asnières, le 23 octobre 2013
 

"C'est presque des enfants pour nous, ils nous donnent tant d'amour et de joie", explique une vieille dame venue de Saint-Denis pour fleurir la tombe de ses deux chats, Coquin et Coquine. Au moins une fois par mois, "j'apporte des fleurs, je nettoie la tombe, ça n'efface pas la peine mais ça console un peu".

"Ca me fait du bien", témoigne aussi Miranda, retraitée, en déposant des pensées sur la tombe de son caniche et de ses chats. Elle leur "rend visite" deux fois par an.

La tombe d'un caniche profanée

De nombreuses sépultures sont couvertes de fleurs, de joujoux prisés par les toutous, voire de sculptures ou de portraits à l'effigie des bêtes. Le cheval Masserau a ainsi droit à une tombe en forme de fer à cheval. Les balles préférées d'Arry sont déposées délicatement sur sa tombe.

La tombe d'un chien au cimetière d'Asnières-sur-Seine, le 23 octobre 2013 [Bertrand Guay / AFP]
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La tombe d'un chien au cimetière d'Asnières-sur-Seine, le 23 octobre 2013
 

"Joie de la maison", "Jamais oublié, toujours regretté": les petites plaques de marbre témoignent de la douleur de la perte. Une poignée d'inconsolables se rend d'ailleurs chaque jour au cimetière et à Noël "20% des tombes sont décorées avec des petits sapins, des guirlandes, des boules de Noël, des petits cadeaux", rapporte Philippe Babé, délégué à la culture à la mairie d'Asnières.

A la Toussaint, maîtres et maîtresses en deuil seront encore nombreux à s'y rendre, rejoints par des curieux.

Car comme au Père-Lachaise, le cimetière d'Asnières a ses stars: Rintintin, "la grande vedette du cinéma", Prince of Wales dont l'épitaphe précise qu'il "parut 406 fois sur la scène du Théâtre du Gymnase" en 1905 et 1906, Mémère, mascotte des chasseurs à pied ou Moustache, chien héros de l'armée napoléonienne.

Un monument à la gloire du saint-Bernard Barry, qui "sauva la vie à 40 personnes et mourut pour la 41e", trône à l'entrée. A quelques encablures repose un chien venu mourir en mai 1958 aux portes du cimetière. C'est le 40.000e animal à être enterré dans la nécropole, créée en 1899 par la journaliste Marguerite Durand, qui y enterra son cheval.

 
 

Il y a un peu moins d'un an, le cimetière s'est retrouvé dans les colonnes des journaux après la profanation de la tombe de Tipsy, le caniche d'une milliardaire, qui avait été enterré avec un collier d'une valeur de 9.000 euros. Depuis cet épisode rocambolesque, le cimetière a retrouvé son calme et Tipsy sa sépulture, une grande pierre tombale au coeur rouge.

 

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