En direct
A suivre

L’Etat veut lutter contre les contrôles au faciès

Un contrôle de police dans un station de métro. (Photo d'illustration)[MIGUEL MEDINA / AFP]

Le jugement est favorable à l’Etat, mais la question reste épineuse. Hier, treize hommes, étudiants et salariés, noirs ou arabes, ont décidé de faire appel à Paris après avoir été déboutés dans le procès les opposant au ministère de l’Intérieur, qu’ils accu­saient de discrimination lors de contrôles policiers.

 

Car le contrôle «au faciès» est une réalité selon une étude du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) menée en 2009. Les individus de type africain ou maghrébin seraient ainsi visés six à huit fois plus que ceux à la peau blanche. Le sexe (masculin), l’âge (jeune) et leur style vestimentaire (jogging, sweat à capuche…) accentuent la situation.

Pour le gouvernement, il est important de s’y attaquer car il s’agissait d’un engagement – le n° 30 – de François Hollande lors de la campagne présidentielle.

 

Des matricules sur les uniformes

Depuis, plusieurs pistes ont été évoquées afin de lutter contre cette dérive. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a notamment ouvert, début septembre, la saisie de la «police des polices» directement par les citoyens et propose désormais le retour du matricule sur les uniformes, d’ici à la fin de cette année. Celui-ci permettrait d’identifier plus facilement les agents responsables d’abus. 

Le code de déontologie de la police devrait aussi être réformé.

Ces mesures remplacent le projet de remise d’un récépissé par les forces de l’ordre aux personnes contrôlées, le reçu permettant à ces dernières d’éviter d’autres contrôles dans la même journée. L’idée avait été enterrée en juillet 2012, car difficilement applicable.

Cependant, toutes ces dispositions inquiètent la profession. Pour Frédéric Lagache, du syndicat Alliance, «ces propositions reviennent à dire que tous les policiers contrôlent au faciès. On met en doute notre intégrité et c’est inacceptable». Un bras de fer entre les policiers et l’Etat n’est donc pas à exclure

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités