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Un camp de Roms de la métropole lilloise évacué

Evacuation le 18 septembre 2013 du  campement de Roms de Lille sud [Denis Charlet / AFP] Evacuation le 18 septembre 2013 du campement de Roms de Lille sud [Denis Charlet / AFP]

Les forces de l'ordre ont évacué mercredi les dernières familles du plus gros campement de Roms de la métropole lilloise, mettant un terme à une opération d'envergure débutée en juillet, mais probablement pas aux polémiques entourant le sort de ces populations.

 

"La police procède à la fermeture complète du camp de Roms de Lille sud", a déclaré la préfecture du Nord à l'AFP. Les dernières caravanes de ce campement illégal qui avait abrité jusqu'à 750 personnes, avant que la police ne procède à des évacuations successives à partir de la fin juillet, ont été enlevées tôt mercredi, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon la préfecture, l'opération d'évacuation d'une douzaine de caravanes, en application d'une ordonnance d'expulsion du tribunal de grande instance de Lille à la demande de la mairie, "s'est déroulée dans le calme".

Pour réduire progressivement ce camp, la police avait déjà effectué trois opérations les 25 juillet, 6 septembre et 11 septembre.

Une caravane est emmenée lors de l'évacuation le 18 septembre 2013 du  campement de Roms de Lille sud [Denis Charlet / AFP Photo]
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Une caravane est emmenée lors de l'évacuation le 18 septembre 2013 du campement de Roms de Lille sud
 

"La fermeture de ce camp doit permettre l'installation d'activités génératrices d'emplois", a indiqué à l'AFP la préfecture, rappelant que ce terrain doit abriter d'une part un grand centre commercial, baptisé Lillenium, et de l'autre une entreprise qui devrait employer quelque 150 personnes à terme.

Elle a par ailleurs rappelé que ce camp était insalubre et présentait des "risques en termes de sécurité" pour ses occupants. Mercredi, des rats étaient visibles, détalant entre les détritus et les pelleteuses qui achevaient de ramasser les derniers vestiges de l'installation de fortune.

Trois familles ont accepté d'être prises en charge pour un relogement en dehors de l'agglomération lilloise, et une douzaine d'autres logements sont prévus à cet effet pour d'autres familles, a observé la préfecture.

Quelque 40 personnes ont été reconduites à la frontière, et plus de 70 Roms ont "à ce jour" accepté un retour volontaire. Un vol charter pour la Roumanie est prévu dans la première semaine d'octobre.

 

Nulle part où partir

Evacuation le 18 septembre 2013 du  campement de Roms de Lille sud [Denis Charlet / AFP Photo]
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Evacuation le 18 septembre 2013 du campement de Roms de Lille sud
 

Mais la majorité des Roms de ce campement ont apparemment investi ces dernières semaines des campements de communes voisines, où la tension est montée entre Roms et riverains, notamment à Croix où l'occupation d'un terrain privé a fait l'objet d'un arrêté d'expulsion qui n'a pas encore été exécuté.

Le maire UMP, Régis Cauche, s'est élevé ce weekend contre cette occupation en des termes qui ont provoqué une vive polémique.

La maire de Lille et présidente de Lille Métropole, Martine Aubry, réclame depuis des mois que l'Etat assure une meilleure répartition à l'échelle nationale des communautés roms pour alléger le fardeau de l'agglomération et prenne en même temps des mesures permettant leur hébergement dans des conditions décentes. Entre 2.600 et 3.200 Roms, selon les sources, sont installés dans une quarantaine de campements dans la région lilloise.

La préfecture du Nord a dû renoncer à plusieurs projets d'implantations de camps de Roms hors de la métropole lilloise, se heurtant à l'hostilité des élus et de la population, notamment dans les communes de Bauvin et Cysoing.

"Ca fait du bien dans le quartier", a estimé Stéphane Demierbe, 29 ans, un habitant d'une rue voisine, pour qui "il y en avait marre, ils fouillaient dans les poubelles, ils agressaient les gens".

Evacuation le 18 septembre 2013 du  campement de Roms de Lille sud [Denis Charlet / AFP]
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Evacuation le 18 septembre 2013 du campement de Roms de Lille sud
 

A 100 mètres à peine, une demi-douzaine de caravanes sont alignés, de guingois faute de voitures, abritant une quinzaine de Roms de Roumanie. "On va dormir dans la rue, parce qu'elles sont cassées, les caravanes", a déclaré à l'AFP Maria Ichfan, 16 ans. Elle affirme avoir tenté avec sa famille de gagner un espace dans la commune voisine de Ronchin (Nord), mais avoir été éconduite par la police. "On est revenu ici, parce qu'on n'a nulle part où partir".

 

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