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Un militant anti-avortement condamné à 10.000 euros d'amende

SOS Tout petit, manifeste avec une cinquantaine de militants anti-avortement à proximité du planning familial, le 24 avril 2004 à Paris. [Gabriel Bouys / AFP/Archives] SOS Tout petit, manifeste avec une cinquantaine de militants anti-avortement à proximité du planning familial, le 24 avril 2004 à Paris. [Gabriel Bouys / AFP/Archives]

Xavier Dor, figure du militantisme anti-avortement, a été condamné lundi à 10.000 euros d'amende pour s'être introduit à deux reprises dans les locaux du Planning familial à Paris en juin 2012.

Cette peine pour entrave à l'interruption volontaire de grossesse dépasse les réquisitions du parquet, qui avait demandé une peine de 8.000 euros d'amende.

Lors de sa deuxième action, Xavier Dor, 84 ans, avait remis de minuscules chaussons tricotés ainsi qu'une médaille bénite de la Vierge à une femme qui avait décidé d'avorter.

Le parquet avait souligné "la pression morale et psychologique" et "les actes d'intimidation" exercés par le vieillard auprès de cette femme.

En larmes, elle avait à l’audience du 26 juin devant le tribunal correctionnel de Paris raconté avoir culpabilisé après sa rencontre avec Xavier Dor, qui "était d'une violence inouïe", selon elle.

Le tribunal a condamné M. Dor à lui verser 2.000 euros de dommages et intérêts en réparation de son préjudice moral, ainsi qu'un euro à la Coordination pour le droit à l'avortement et la contraception (Cadac), et un euro à deux entités du Planning familial.

Décidé à faire appel, Xavier Dor a estimé que "la France fille aînée de l’Église est devenue fille aînée de Satan" et que "le crime est inscrit dans la loi". Il a affirmé sa détermination à poursuivre ses actions en dépit de ses multiples condamnations.

Les associations de défense des droits des femmes ne sont "pas près de nous faire taire", a-t-il ajouté.

"Le droit à l'avortement doit être reconnu non seulement légal mais légitime, ce n'est pas un droit à part", a réagi Véronique Sehier, co-présidente du Planning familial. "On doit permettre à toute femme de l'exercer en connaissance de cause, sans culpabilisation", a-t-elle poursuivi.

L'avocat du Planning familial, Me Claude Katz, a quant à lui estimé qu'il reviendrait au parquet de prendre des mesures pour que Xavier Dor ne puisse pas récidiver. "Peut-être que la loi n'est pas suffisamment répressive", a-t-il estimé, évoquant des peines alternatives prévoyant des interdictions.

"Cet homme est sûr de son impunité, il a tout un programme d'intervention devant les hôpitaux", a quant à elle déclaré Maya Surduts, secrétaire générale de la Coordination pour le droit à l'avortement et la contraception.

Xavier Dor a, en revanche, été relaxé pour son action du 2 avril 2011, où il avait, avec de nombreuses personnes, manifesté devant l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris en exhibant des images de fœtus ensanglantés.

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