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Manifestation de soutien au bijoutier de Nice

Experts et policiers autour du corps de l'homme abattu par un bijoutier le 11 septembre 2013 à Nice [Jean-Christophe Magnenet / AFP / Archives]

Les Niçois - entre 800 et 1.000 selon les sources, sont descendus mardi après-midi dans les rues de la ville, pour exprimer leur soutien à Stephan Türk, le bijoutier qui a abattu mercredi dernier l'un des deux délinquants qui tentait de braquer son établissement.

 

Cinq jours après les faits, une grande marche de soutien au bijoutier niçois Stephan Turk était organisée aujourd’hui à 14h dans la capitale Azuréenne. Les commerçants et habitants du quartier de la rue d’Italie à Nice entendaient ainsi exprimer leur exaspération face à une insécurité qui selon eux est de plus en plus ancrée dans leur ville. Ils ont fait de Stephan Turk, ce bijoutier qui a tué par balles mercredi dernier l’un des deux assaillants qui prenait la fuite après avoir braqué sa bijouterie, un symbole de leur malaise.

 

Christian Estrosi rejoindra les manifestants

Le point de départ de cette « marche blanche » était fixé à « La Turquoise », la bijouterie de Stephan Turk, mis en examen vendredi pour homicide volontaire et assigné à résidence. Les participants ont marché jusqu’au centre-ville pour  sensibiliser l’opinion publique sur la question de l’insécurité dont les commerçants et les riverains sont les victimes. Le maire de Nice Christian Estrosi était présent. « Depuis le premier instant, j’ai été aux côtés de ce bijoutier, de sa famille. C’est le rôle d’un maire d’être du côté de ceux qui se sentent menacés, qui ont souffert » a-t-il déclaré auparavant. Le député Eric Ciotti était également présent, de même que Philippe Vardon, du mouvmenet Nissa Rebella (identitiaires) et Jacques Peyrat (DVD, proche du FN).

Pour l’occasion, beaucoup de boutiques et de commerces ont baissé leurs rideaux en signe de solidarité. Les manifestants souhaitent que leur initiative ne soit pas récupérée à des fins politiciennes. Samedi, le président d’honneur et fondateur du Front National Jean-Marie Le Pen a indiqué qu’il aurait « fait comme le bijoutier », tandis que le président François Hollande a rappelé dimanche, que c’était « à la justice de faire justice. »

 

Guerre des chiffres sur les réseaux sociaux

Créée le 11 septembre, soit le jour du braquage, la page Facebook de soutien au « bijoutier de Nice » poursuit sa croissance et totalisait lundi en milieu de journée près de 1,6 million de soutiens. Ce chiffre interpelle plusieurs observateurs. Un tel volume en l’espace de quelques jours est ainsi « du jamais vu » d’après le communicant Olivier Cimelière qui a réagi sur le site du Nouvel Observateur. « Je pense clairement qu'il y a eu gonflette », résume-t-il en invoquant de "faux likes" comme explication. Pour d’autres, comme Guilhem Fouetillou, le cofondateur du cabinet linkfluence, il n'y a « aucune preuve » de manipulation. « Une grande partie des soutiens semblait provenir de l'étranger, et non de la France. Mais l'instrument qui le mesure n'est pas fiable en cas de flux rapide, ce qui est le cas », modère-t-il.

L'outil SocialBakers qui réalise des statistiques des pages Facebook avait indiqué que 80% des soutiens de la page provenaient de l'étranger. Cependant, un responsable de SocialBakers interrogé par Rue89, reconnaissait dimanche que ces statistiques étaient sujettes à caution, et suggérait un « bug du côté de Facebook qui ne nous envoie pas des données correctes » avait-il dit. Dimanche, l'administrateur de la page a diffusé une « capture d'écran » indiquant qu'entre le 11 et le 13 septembre, près de 98% des « likes » provenaient de France.

 

 

Pourtant, comme le souligne Olivier Cimelière « on ne sait pas qui a ouvert cette page » et d’après lui « dès lors qu'on recourt à l'anonymat sur internet, c'est suspect. » Les déclarations de Jean-Marie Le Pen samedi dernier ont alimenté les spéculations quant à une éventuelle participation du Front National dans la création de cette page. Pour autant, la présidente du FN, Marine Le Pen, a «formellement assuré» dimanche que son parti n'avait "strictement rien fait dans cette affaire" de soutiens à la page Facebook. «J'ai entendu dire qu'il y aurait des "likes" achetés à l'étranger, le FN a autre chose à faire de son argent. Je suis extrêmement tranquille», a-t-elle ajouté.

 

Une indéniable solidarité populaire

Quoi qu’il en soit, beaucoup d’analystes reconnaissent qu’une véritable adhésion populaire s’est mise en marche grâce à cette page. « Qu'il y ait ou pas des achats de faux, l'ampleur de la mobilisation sur la page, l'importance, la vitalité, la vitesse des échanges, des commentaires, est extrêmement forte et assez inédite, surtout hors période électorale» observe ainsi Guilhem Fouetillou, co-fondateur de Linkfluence, spécialisé dans l'analyse du web social. En fait, seul Facebook possède les vraies données de cette page, mais le réseau social n’a fait pour le moment aucune déclaration à ce sujet.

 

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