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Perpignan : les premières fouilles menées

Un policier et son chien à la recherche des corps de Marie-José et Allison Benitez le 10 septembre 2013 à Leucate [Raymond Roig / AFP]

Les policiers chargés d'élucider l'épais mystère des disparues de Perpignan ont mené mardi leurs premières fouilles sur le terrain à la recherche des corps, en commençant par une station d'épuration de l'Aude.

Une douzaine de fonctionnaires de la police judiciaire, assistés des gendarmes et de trois chiens spécialisés dans la recherche de cadavres, ont exploré le site d'épuration lui-même, à Port-Leucate, à une trentaine de kilomètres de là où Allison et sa mère Marie-Josée se sont volatilisées, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les gendarmes ont passé le sol à l'appareil de détection de cavités. Ponctuellement, les enquêteurs ont retourné un peu de terre sans insister. Puis ils ont étendu leur travail à la pinède alentour et méthodiquement arpenté avec les chiens ce secteur très fréquenté par les promeneurs, les cyclistes et les touristes de cette station balnéaire de la commune de Leucate sur la Méditerranée.

En milieu d'après-midi, leurs efforts semblaient être restés vains. Les enquêteurs n'excluaient pas de les poursuivre sur place dans les prochains jours, a indiqué l'un d'eux.

Il s'agit des premières fouilles à proprement parler sur le terrain en dehors des investigations menées dans l'environnement immédiat de Marie-Josée, Allison et du légionnaire Francisco Benitez, le mari et père des deux disparues et principal suspect dans cette affaire. Il devrait y en avoir d'autres.

Un policier et son chien à la recherche des corps de Marie-José et Allison Benitez le 10 septembre 2013 à Leucate [Raymond Roig / AFP]
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Un policier et son chien à la recherche des corps de Marie-José et Allison Benitez le 10 septembre 2013 à Leucate
[Raymond Roig / AFP]
 

D'autres ratissages à venir

Port-Leucate se situe à une trentaine de minutes de Perpignan, où vivaient les Benitez. Marie-Josée Bénitez, 53 ans, et Allison, 19 ans, candidate au concours Miss Roussillon, n'ont plus donné signe de vie depuis le 14 juillet. Leur mort ne fait plus guère de doute pour les enquêteurs.

Tous les soupçons pèsent sur Francisco Benitez, 50 ans, le légionnaire aux états de service exemplaires mais à la vie privée compliquée. Il s'est suicidé le 5 août en clamant son innocence et en affirmant ne plus supporter les atteintes à son honneur.

D'autres ratissages à venir

C'est l'analyse minutieuse de son emploi du temps, de ses déplacements et de ses communications téléphoniques qui a conduit les enquêteurs à Port-Leucate. Plus que la possibilité que le meurtrier ait vu dans une station d'épuration un endroit propice à escamoter des corps, c'est la présence de Francisco Benitez à plusieurs reprises dans ces parages entre le 14 et le 22 juillet qui a intrigué les policiers, dit une source proche de l'enquête.

Cependant, les enquêteurs restaient prudents quant aux chances de faire mouche à Port-Leucate. D'autres ratissages, avec peut-être plus de moyens, devraient être entrepris, notamment sur les terrains militaires que fréquentait Francisco Benitez.

Plus généralement, les policiers s'interrogent sur les perspectives de retrouver des corps qui, pourtant, pourraient les aider à élucider ce qui s'est passé ce 14 juillet. Si Francisco Benitez a quelque chose à voir avec ces disparitions, il a disposé de beaucoup de temps entre le 14 et le 22 juillet, quand il les a signalées pour la première fois aux policiers.

De lourdes suspicions pèsent sur les épaules de Francisco Benitez, dernier témoin connu à avoir vu Marie-Josée et Allison, a fortiori après la révélation, le 7 août, qu'il avait déjà été entendu comme témoin, en 2004, dans une autre affaire de disparition énigmatique, aux circonstances étrangement similaires: celle de Simone de Oliveira Alves à Nîmes. Elle était alors sa maîtresse.

Depuis août, les enquêteurs ont décelé de l'ADN d'Allison dans le congélateur familial que Francisco Benitez a transporté dans sa caserne après les disparitions, et dans un lave-linge de la caserne. Les investigations ont aussi révélé que le légionnaire, qui était en instance de séparation avec Marie-Josée, avait une maîtresse espagnole, de l'autre côté de la frontière.

Marie-Josée l'avait appris de sa propre fille Allison. Francisco Benitez se partageait désormais entre le domicile conjugal, la caserne et l'Espagne.

La justice a officialisé la piste criminelle début septembre en requalifiant en assassinats l'enquête initialement ouverte pour recherche de personnes disparues.

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