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Qui était Adrien Anigo ?

La série des règlements de compte qui frappe depuis 2010 le milieu du banditisme des Bouches-du-Rhône a pris une nouvelle tournure hier avec la mort dans un quartier nord de Marseille d’Adrien Anigo, fils de José Anigo, le directeur sportif de l’OM, et figure de la ville.[ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP]

La série des règlements de compte qui frappe depuis 2010 le milieu du banditisme des Bouches-du-Rhône a pris une nouvelle tournure hier avec la mort dans un quartier nord de Marseille d’Adrien Anigo, fils de José Anigo, le directeur sportif de l’OM, et figure de la ville. Le jeune homme de 30 ans avait semble-t-il pris ses distances avec le milieu marseillais dont il était l’un des membres il y a 8 ans.

 

Il était aux alentours de 15 h45 hier lorsque deux individus circulant sur un puissant deux roues se sont portés à hauteur d’Adrien Anigo alors au volant de sa Twingo noire de location.

Selon le procureur de la République Brice Robin, les deux hommes n’auraient laissé la moindre chance à leur victime et l’auraient mitraillée à bout portant. Adrien Anigo a été touché à la tête et à la carotide à de multiples reprises. Sur place, les enquêteurs ont retrouvé de nombreuses douilles de calibre 9mm.

Ce 15e assassinat dans les Bouches-du-Rhône depuis le début de l’année, le 39e depuis 2012, interpelle d’avantage que les précédents car il concerne le fils d’une figure de Marseille, José Anigo, directeur sportif de l’OM.

Voici ce que l’on sait d’Adrien Anigo, père de deux enfants, frère d’un policier municipal, et, qui, depuis son retrait supposé du milieu, avait ouvert un magasin de sport.

 

Spécialisé dans le braquage de bijouteries, mode opératoire violent

Avec Alexandre Distanti, Olivier Garofalo et Antoine Rodriguez, Adrien Anigo formait le "gang des braqueurs à la masse", une bande de quatre malfrats soupçonnée d’avoir commis pas moins de 13 attaques de bijouteries en 2006-2007 pour un butin total estimé à 1,5 million d’euros.

Les quatre braqueurs commettaient leurs méfaits un peu partout dans les Bouches-du-Rhône (Marseille, Aix-en-Provence, Gardanne et Martigues notamment) mais également dans le Gard (Nîmes) et dans le Vaucluse (Pertuis).

Leur premier casse, le 5 septembre 2006, dans un bureau de Postes des Milles, près d’Aix-en-Provence, avait débuté par une prise d’otage. Pour ce braquage, les quatre hommes avaient utilisé un véhicule loué pour le compte de l’OM, l’employeur du père de José Anigo.

Par ailleurs, le mode opératoire choisi par le "gang des braqueurs à la masse" était particulièrement violent. Ainsi, Adrien Anigo et ses affidés n’hésitaient pas à détruire à la masse les vitrines des bijoutiers auxquelles ils s’attaquaient et à tirer des coups de feu d’intimidation.

 

Trois ans de prison puis il est remis en liberté

Mais la police marseillaise finit par retrouver la trace du "gang des braqueurs à la masse". Alexandre Distanti, Olivier Garofalo, Antoine Rodriguez et Adrien Anigo sont arrêtés et incarcérés en 2007.

A la faveur d’un vice de procédure, ce dernier avait pu être libéré en mars 2010. Depuis sa sortie de prison, le fils de José Anigo semblait s’être rangé.

"La rue a aspiré mon fils, mais ça ne concerne que la justice. Aujourd'hui, ça intéresse qui de dire qu'il a un magasin de sport, une femme et deux enfants ?", expliquait son père au JDD en décembre 2011.

Reste toutefois que trois des membres du "gang des braqueurs à la masse" - Alexandre Distanti a été tué par la police espagnole à Alicante en octobre 2011 après un braquage – étaient toujours en attente d’un prochain procès aux assises de Marseille.

Ils ne sont plus que deux.

 

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