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Metz : le père en garde à vue

Le père et sa fille de 13 ans étaient portés disparus depuis dimanche soir. Le père et sa fille de 13 ans étaient portés disparus depuis dimanche soir. [VALERY HACHE / AFP]

Le père et sa fille de 13 ans disparus à Metz depuis dimanche soir ont été retrouvés sains et saufs jeudi matin près de Tourcoing (Nord) et l'homme a été placé en garde à vue pour soustraction de mineure.

Ils ont été retrouvés à Halluin, une commune de la métropole lilloise jouxtant la frontière belge, où leur véhicule était tombé en panne d'essence et où ils ont sollicité l'aide d'une riveraine.

Le père, qui a sonné "à la première porte venue", semblait "chercher un moyen de téléphoner" et n'était "pas dans une démarche de fuite", a expliqué le parquet de Lille, ajoutant que l'homme et sa fille revenaient de Belgique.

Interrogée par La Voix du Nord, la femme à qui le père a demandé de l'aide a raconté que le père et la fille ne "savaient pas" qu'ils étaient recherchés.

Le père a "demandé à pouvoir téléphoner à une association qui gère sa curatelle. Il leur a expliqué où il était. Dix minutes plus tard, le commissariat de Metz m'appelait sur mon téléphone fixe en demandant de les garder avec moi et moins de cinq minutes plus tard, les policiers d'Halluin étaient à ma porte", a-t-elle déclaré.

La fille est en bonne santé, a précisé le parquet de Lille, ajoutant que son père avait été placé en garde à vue pour "soustraction de mineure".

Ils devaient être remis à des enquêteurs de Metz arrivés en début après-midi dans le Nord, selon le parquet de Lille, qui va être dessaisi au profit de celui de Metz, où la garde à vue du père va se poursuivre vendredi.

"Bien-sûr que je suis heureuse"

Les raisons de leur disparition sont encore obscures.

"Le père n'a pas encore été entendu. On attend son retour sur Metz pour procéder à différentes auditions" et à son examen psychiatrique vendredi, a déclaré de son côté Laurent Czernik, le procureur adjoint de Metz.

Le procureur adjoint de Metz, Laurent Czernik (d), et le chef de la police messine Raphaël Kowalski, lors d'une conférence de presse le 7 août 2013 à Metz [Jean-Christophe Verhaegen / AFP]
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Le procureur adjoint de Metz, Laurent Czernik (d), et le chef de la police messine Raphaël Kowalski, lors d'une conférence de presse le 7 août 2013 à Metz
[Jean-Christophe Verhaegen / AFP]
 

Depuis début août Aurore Mangel, 13 ans, passait pour la première fois des vacances à Metz avec son père biologique qu'elle voulait mieux connaître, Michael Krackenberger, un homme de 38 ans souffrant de troubles de la personnalité mais décrit comme non violent.

La mère d'Aurore, qui habite également à Metz et a la garde de l'enfant, avait accepté de la confier à son père tout le mois d'août. Dans les premiers jours, Aurore donnait quotidiennement de ses nouvelles à sa mère par téléphone, comme convenu.

Mais depuis la nuit de dimanche à lundi, le père et la fille avaient disparu sans laisser de traces, et leurs portables étaient coupés. Très inquiète, la mère d'Aurore avait alerté la police dès lundi après-midi.

D'importantes recherches policières pour les retrouver avaient été lancées par la brigade des mineurs de la Sûreté départementale de Metz, qui n'excluait jusqu'alors aucune piste.

Un appel à témoins avait été lancé mercredi et le signalement des deux disparus transmis à tous les services de police et de gendarmerie en France.

Placé sous un régime de curatelle depuis l'âge de 19 ans du fait de sa bipolarité, qui peut le faire passer "par des états d'euphorie importante puis rapidement par des états dépressifs", Michael Krackenberger serait actuellement en rupture de traitement médicamenteux", avait détaillé mercredi le parquet de Metz.

Personne "assez isolée" et sans emploi, il disposait de peu d'argent, son budget étant géré par sa curatrice, qui lui avait remis 200 euros fin juillet, selon les enquêteurs.

La voiture qu'il avait empruntée à son propre père dimanche soir, une Suzuki Baleno, disposait d'une autonomie de 400 km, avait précisé M. Czernik.

L'infraction de soustraction de mineur est réprimée d'une année d'emprisonnement minimum, et de 3 ans en cas de circonstances aggravantes, avait-il indiqué.

"Bien sûr que je suis heureuse! J’attends juste de la voir", a confié la mère d'Aurore Mangel au micro d'Europe 1. "Merci au soutien des médias, merci à tout le monde", a-t-elle ajouté.

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