En direct
A suivre

Chine: Sanofi prend "très au sérieux" des allégations de corruption

Le logo du groupe pharmaceutique français Sanofi  [Eric Piermont / AFP/Archives] Le logo du groupe pharmaceutique français Sanofi [Eric Piermont / AFP/Archives]

Le groupe pharmaceutique français Sanofi a affirmé jeudi dans un communiqué "prendre très au sérieux" un article de la presse chinoise évoquant des faits de corruption en Chine remontant à 2007.

Le quotidien 21st Century Business Herald, citant un informateur anonyme, a assuré jeudi que Sanofi avait versé "autour de novembre 2007" des pots-de-vin totalisant 1,69 million de yuans (207.000 euros) pour augmenter ses ventes de produits pharmaceutiques.

Ces pots-de-vin auraient été versés sous le nom de "frais à titre de recherche" à 503 médecins et 79 hôpitaux à Pékin, Shanghai, Hangzhou et Canton, a précisé le journal, qui se rapporte à un document fourni par cet informateur répondant au pseudonyme de "Peigen" ("Bacon").

Selon l'article, Sanofi versait 80 yuans (9,70 euros) à chaque médecin chaque fois qu'il prescrivait à un patient un des produits du laboratoire -- un docteur ayant ainsi empoché 11.200 yuans (1.360 euros).

Outre ces médecins et hôpitaux, 43 autres docteurs de la région de Pékin auraient reçu au total "plus de 20.000 yuans" (2.440 euros) au total, "sous forme de versements en liquide, de cadeaux et dépenses diverses", répartis sur plusieurs mois de 2007, selon un document distinct livré par "Bacon".

"Sanofi a pris connaissance de l’article du 21st Century Business Herald qui évoque des événements qui se seraient produits en 2007", a indiqué le laboratoire français dans un communiqué transmis à l'AFP.

"Sanofi prend très au sérieux toute allégation" et "a mis en place des procédures afin d’examiner et de répondre à ces questions en adéquation avec ses obligations légales et éthiques", a poursuivi le groupe, tout en jugeant "prématuré de commenter des événements qui se seraient produits en 2007".

"Nous sommes déterminés à respecter les principes éthiques qui régissent nos activités (...) Nous avons une tolérance zéro pour toute pratique contraire à l'éthique", a insisté le groupe français.

Ces allégations du 21st Century Business Herald interviennent alors qu'un autre géant du secteur pharmaceutique, le britannique GlaxoSmithKline (GSK), fait l'objet en Chine d'une vaste enquête pour corruption.

Les autorités chinoises accusent GSK d'avoir soudoyé des fonctionnaires, des firmes du secteur pharmaceutique, ainsi qu'à des hôpitaux et des médecins pour doper ses ventes de médicaments.

Près de 500 millions de dollars auraient été versés en pots-de-vins par des employés de GSK par l'intermédiaire d'agences de voyages et de projets de sponsoring, selon la police chinoise, qui a interpellé au moins 20 personnes dans cette affaire, dont quatre cadres du groupe.

A côté des sommes impliquées dans le scandale GSK, les montants évoqués par le 21st Century Business Herald paraissent modestes, mais "ces documents (fournis sur Sanofi) ne constituent que +le sommet de l'iceberg+", avance le quotidien, citant sa source "Bacon".

Le directeur général de Sanofi, Chris Viehbacher, avait estimé début août, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, qu'il était "trop tôt" pour envisager un éventuel impact sur l'activité du laboratoire en Chine après l'enquête sur GSK.

Il avait indiqué à cette occasion que Sanofi avait eu "quelques contacts avec les autorités chinoises" au niveau régional, et que l'administration de l'industrie et du commerce de la ville de Shenyang (nord-est de la Chine) "avait rendu visite" fin juillet à l'un des bureaux régionaux du groupe.

M. Viehbacher avait précisé que des documents avaient été saisis, mais que le groupe n'était "pas vraiment informé du but de la visite". "Pour le moment, je ne vois pas de raison particulière d'être inquiet", avait-il ajouté.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités