François Hollande a présenté dimanche 14 juillet le nouveau timbre Marianne qui sera vendue dès mardi dans toutes les Poste. Inspiré par Inna Shevchenko, fondatrice des Femen, le modèle suscite la polémique.
A chaque président, son timbre. François Hollande n’échappe à la règle et a dévoilé hier la Marianne de la jeunesse qui couvrira son quinquennat. Celui-ci remplace la Marianne de Beaujard (ou Marianne et l’Europe) lancée en 2008.
Selon le chef de l'Etat, ce timbre, qui faisait partie d'une pré-sélection effectuée par des lycéens, est censé représenter la jeunesse, clé de voute du quinquennat promis par François Hollande.
L'oeuvre est toutefois loin de faire l’unanimité. En cause, une confidence de l’un de ses créateurs, Olivier Ciappa, qui a avoué avoir pris comme principal modèle la fondatrice des FEMEN Inna Shevchenko.
Pour tous ceux qui demandent le modèle de Marianne, c'est un mélange de plusieurs femmes mais surtout Inna Shevchenko, fondatrice des FEMEN.
— Olivier Ciappa (@OlivierCiappa) July 14, 2013
Un choix qui déplait à certains protestant contre une représentation jugée polémique et symbole d’une République désunie.
APPEL AU BOYCOTT du timbre #Femen 1 outrage à la dignité de la femme,à la souveraineté de la #France, demande retrait du timbre de l'outrage
— PCD (@le_pcd) July 14, 2013
Quand à la "Femen" concernée, elle est manifestement satisfaite du buzz. "Désormais, chaque homophobe, extrémiste ou fasciste devra me lécher le c.. quand il voudra envoyer une lettre" dépose t-elle sur son compte Twitter.
FEMEN is on French stamp.Now all homophobes,extremists,fascists will have to lick my ass when they want to send a letter. @Femen_France
— inna shevchenko (@femeninna) July 15, 2013
Pourtant ce n’est pas la première fois que le choix du timbre de la République est contesté. La Marianne de Beaujard avait déjà offusqué puisqu’elle avait été directement sélectionnée par Nicolas Sarkozy sans aucune consultation.
En 1989, durant le deuxième mandat de François Mitterrand, la Marianne de Briat rencontrait également un accueil mitigé. Jugée trop disgracieuse, on lui reprochait surtout son absence d’yeux, remplacés par deux marques noires.
Si Marianne est présente sur tous les timbres de ces 25 dernières années, cela n’a pas toujours été le cas. En 1977, Valéry Giscard d’Estaing choisissait une Sabine de Gandon, figure allégorique puisant dans l'univers de la Rome antique.
Jugée peu conforme à l'univers symbolique républicain par son successeur socialiste, elle fut remplacée par la Liberté du même Gandon en 1982.