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Commandant Goupil : "Le défilé du 14 juillet est une opération militaire comme une autre"

Le Commandant Goupil (visage volontairement caché).[DirectMatin.fr]

Le Commandant Rodolphe Goupil est pilote d’hélicoptère sur le Caïman NH90. Pour la troisième fois (les deux précédentes étaient sur Lynx), il prendra part à la cérémonie de clôture du défilé du 14 juillet et survolera dimanche les Champs-Elysées. DirectMatin.fr est parti à la rencontre d’un homme qui en 2014 mettra un terme à 24 ans au service de l’armée.

 

En quoi le défilé militaire du 14 juillet est-il particulier ? 

C’est une opération militaire comme une autre. A la différence près que des millions de personnes, dont le président de la République, nous scrutent de près.

On assure donc le coup au maximum en préparant encore plus que d’habitude ce type de vol. Pour un vol d’entraînement régulier on va avoir une petite préparation alors que l'on prépare le défilé du 14 juillet avec la plus grande rigueur. Tous les cas-non conformes sont identifiés.

 

Cette opération comporte-t-elle des risques ?

Bien sur. On maîtrise le risque que constitue les obstacles par un respect précis de l’altitude à chaque point de passage. Tant que la visibilité est bonne, c’est relativement facile.

En revanche si la visibilité se dégrade, on allège le défilé. Le scénario extrême peut pousser à l’annulation du passage au dessus des Champs-Elysées s’il y a trop de brouillard.

 

Vous évoquiez la singularité de la préparation de ce défilé…

Elle s’est déroulée en trois étapes. Nous avons d’abord eu un briefing général à Villacoublay le 12 juin dernier.

Puis le 26, nous avons eu une répétition grandeur nature avec tous les appareils défilant au dessus de la piste de Châteaudun censée représenter les Champs-Elysées.

L’idée était de caler les différents types de formations adoptées : position des hélicoptères suiveurs par rapport aux leaders, régler les différents circuits d’attente, fixer les points de regroupements et les passages au temps t devant la tribune officielle.

Enfin le 8 juillet, nous devions valider au dessus de Paris le scénario testé à Châteaudun. Il fallait habituer les leaders à la physionomie de la Capitale (obstacles, points de repères, adaptation aux différentes fréquences radio car on interfère avec les aéroports parisiens où il y a beaucoup de trafic aérien).

C’est une étape indispensable pour que les leaders aient l’aisance nécessaire pour guider le dispositif à Paris le 14 juillet.

 

En 2014 vous allez vous retirer de l’armée après 24 ans de carrière…

Je suis arrivé au maximum de mes capacités de progression au sein de la Marine. Il y a une pyramide hiérarchique : plus on progresse en grade et moins il y a de postes ouverts.

L’an prochain, je tenterai donc l’aventure dans le monde civil. Je ferai probablement un petit peu d’offshore (liaison de passager entre les plateformes hélicoptères en mer et la terre). C’est une expérience incontournable dans le monde civil pour faire ensuite de l’instruction et travailler pour un constructeur d'hélicoptère.

Je garde en mémoire de nombreuses opérations militaires dont la mission Enduring Freedom en Afghanistan où l’on empêchait les Talibans de fuir par la mer puisqu’ils cherchaient à partir vers le Yémen et la Somalie.

On survolait en hélicoptère leurs bateaux et on les contactait via VHF Marine. Quelque fois ils nous répondaient, obtempéraient et se rendaient. Cela se passait bien. Parfois c’était l’inverse…

 

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