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Le Monge, l'autre fleuron de la marine française

[CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

Pour la première fois, le Monge est présenté au public, à Rouen. Fleuron méconnu de la Marine française, ce navire-radar géant est intégré au programme de dissuasion nucléaire et cultivait en conséquence plutôt la discrétion.

Amarré à Rouen où sont réunis jusqu'à dimanche une quarantaine de bateaux de prestige, ce gigantesque "bâtiment d'essais et de mesures" tout blanc de 230 mètres de long est le deuxième plus grand bâtiment de la flotte militaire française après le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle.

"Le Monge est un bateau un peu mystérieux. C'était le moment de le faire découvrir, d'autant plus que c'est une vitrine technologique", confie à des visiteurs son commandant, Jacques Rivière, dans son luxueux carré à la poupe du navire. La transparence ayant ses limites, les installations les plus sensibles du navire resteront toutefois fermées au public - et à la presse.

 

Le Monge à Rouen, le 8 juin 2013 [Charly Triballeau / AFP]
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Le Monge à Rouen, le 8 juin 2013
 

Détecter une pièce de 2 euros à 800 kilomètres

Mis en service en 1992 et construit par les chantiers navals de Saint-Nazaire, le Monge répond à une mission très spécifique: enregistrer des données sur la trajectoire des missiles nucléaires stratégiques et tactiques français lors des essais, en collaboration avec des industriels comme Thalès ou Astrium.

"Notre rôle est d'être à l'arrivée du missile pour analyser la trajectoire finale", à plusieurs milliers de kilomètres du point de lancement, précise l'officier. Doté de "trois des quatre radars les plus puissants d'Europe" ainsi que d'une tourelle optronique, "le Monge est capable de détecter une pièce de 2 euros à 800 kilomètres", assure Jacques Rivière. "A ma connaissance, c'est le seul bateau au monde doté de telles capacités, seuls les Américains et les Chinois disposant de bâtiments approchants".

L'extrême précision des mesures requises explique la taille impressionnante du bateau, gage de stabilité, et sa couleur. "Le blanc permet de limiter les risques de dilatation du bâtiment à la chaleur, qui pourraient fausser les mesures", indique l'officier.

 

Repérer une clé à molette perdue en orbite

Les essais de missiles stratégiques n'intervenant que tous les deux ans en moyenne, le Monge, qui compte un équipage de 200 personnes dont 80 dédiées aux mesures, a parallèlement diversifié ses missions. Le bâtiment sert ainsi, pour le compte du Centre national d'études spatiales ou de l'Agence spatiale européenne, à la surveillance des débris orbitaux susceptibles de tomber sur terre ou d'endommager des satellites, voire la station spatiale internationale ISS.

"A une époque, on nous a régulièrement demandé de repérer une clé à molette perdue en orbite par un astronaute américain", explique le maître-principal Daniel O., l'un des spécialistes chargés des mesures. "C'était très sérieux: elle pouvait mettre en danger certains satellites".

Basé à Brest, le Monge passe en moyenne quatre mois par an en mer et dispose d'une autonomie de 60 jours et de 15.000 milles nautiques. Il est ponctuellement mobilisé pour des tirs de fusée Ariane. En septembre 2011, il avait activement participé à la traque du satellite UARS, qui s'était écrasé dans le Pacifique.

 

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