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Le militant d'extrême gauche Clément Méric est mort

Des fleurs ont été déposées sur les lieux du drame, rue Caumartin, à Paris.[JACQUES DEMARTHON / AFP]

Le militant d'extrême gauche Clément Méric est mort selon l'AFP. Le jeune hommme de 18 ans était en état de mort cérébrale depuis hier soir après avoir reçu à Paris un coup lors d'une bagarre avec des skinheads. Plusieurs personnes, dont l'auteur présumé du coup porté à Clément Méric, ont été interpellées ce jeudi.

Sept personnes ont été placées en garde à vue. L'auteur présumé du coup mortel figure parmi elles. Dans ses premières déclarations, il a indiqué ne pas avoir eu l'intention de tuer le jeune homme, décédé à l'âge de 18 ans.

De source judiciaire, on a précisé que l'auteur présumé du coup est âgé de 20 ans. Les personnes interpellées graviteraient autour du groupuscule d'extrême droite des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), selon des sources policière et judiciaire.

L'enquête de la police judiciaire parisienne doit encore déterminer les circonstances exactes de la bagarre, notamment de son entame, survenue dans le IXe arrondissement de Paris entre deux groupes à la sortie d'une vente privée de vêtements de marques prisés tant par les militants d'extrême droite que par les militants antifascistes.

Une photo du 6 juin 2013 à Paris, où un militant de gauche a été gravement blessé la veille dans une bagarre [Bertrand Guay / AFP]
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Une photo du 6 juin 2013 à Paris, où un militant de gauche a été gravement blessé la veille dans une bagarre
 

"Soudain, un coup de poing est parti et le jeune a valsé contre le poteau... Les hommes avaient des crânes rasés, avec des vestes en cuir et des tatouages dans le cou", a raconté à l'AFP une femme témoin de la scène, à l'angle de la rue Joubert et de la rue de Caumartin dans les artères piétonnes du quartier de la gare saint-Lazare.

Sur les lieux de la bagarre, le ministre de l'Intérieur a dit sa "totale détermination à éradiquer cette violence qui porte la marque de l'extrême droite". "Un groupe d'extrême droite (...) est au coeur de cet assassinat", a-t-il insisté.

A l'instar d'un monde politique unanime, le président François Hollande a condamné depuis Tokyo "avec la plus grande fermeté l'agression" de Clément Méric. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a dit souhaiter que le gouvernement trouve les moyens pour "mettre en pièces" les groupes d'extrême droite.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls (c), le 6 juin 2013 à Paris, sur les lieux de la bagarre mortelle [Bertrand Guay / AFP]
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Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls (c), le 6 juin 2013 à Paris, sur les lieux de la bagarre mortelle
 

Interrogé sur un lien avec le mouvement des opposants au mariage homosexuel, Manuel Valls a répondu qu'il se méfiait "de tous les amalgames". Si des militants de ces groupuscules ont été repérés dans les défilés, leurs organisateurs se sont également offusqués d'un tel rapprochement "scandaleux", "indécent".

Plusieurs rassemblements en hommage à la victime ont eu lieu à Paris comme en province. Un hommage a été rendu à Sciences Po. Un rassemblement est prévu dans la soirée place Saint-Michel à Paris.

Selon une source policière, les enquêteurs ont "rapidement disposé" de signalements précis et de photos des agresseurs présumés, qui "graviteraient pour certains" autour du "noyau dur des JNR", les Jeunesses nationalistes révolutionnaires, un groupuscule d'extrême droite radicale. Une source judiciaire, pour sa part, a indiqué que deux des gardés à vue "gravitent autour du mouvement d'extrême droite Troisième voie", dont les JNR assurent notamment le service d'ordre.

Alors que son groupe était mis en cause dès mercredi soir par le Parti de Gauche, le leader des JNR, Serge Ayoub, a réfuté toute implication: "C'est absolument faux", a-t-il dit dès jeudi matin à l'AFP, affirmant que l'agression avait été initiée par les militants d'extrême gauche.

 
 

Selon une source policière, "il y a eu invectives, bousculades et échanges de mots" entre les deux groupes. La victime "a été frappée par l'un des skins". Un coup extrêmement violent et peut-être porté avec un poing américain, selon des sources policières. Sous l'impact, la tête de Clément Méric est allée heurter "un plot au passage".

Naema, 22 ans, étudiante, raconte avoir vu "les agresseurs détaler juste après l'agression", puis se "serrer la main", "souriants". Le Parti de Gauche a demandé dès mercredi à Manuel Valls "la dissolution des groupes d'extrême droite". Cet appel a été repris jeudi à gauche et dans le monde syndical.

 

L'Assemblée a rendu hommage à Clément Méric

Le député socialiste, Nicolas Bays, a indiqué sur son compte Twitter que les élus s'étaient recueillis et avaient rendu hommage à Clément Méric à l'intérieur de l'hémicycle.

 

 

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