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Courtin-Clarins : "On ne peut pas faire du luxe sans protéger la nature"

Christian Courtin-Clarins est le président du conseil de surveillance du groupe Clarins. Christian Courtin-Clarins est le président du conseil de surveillance du groupe Clarins.[DR]

Président du conseil de surveillance du groupe Clarin, Christian Courtin-Clarins est l'un des invités des Ateliers de la Terre qui durent jusqu'à mercredi à Paris. Il nous explique les raisons de son engagement.

 

Pourquoi avez-vous répondu présent aux ateliers de la Terre ?

Quand la société civile a l'occasion d'exprimer ce qu'elle fait et peut donner sa vision du future, elle doit le faire d’autant qu’elle bouge plus vite que le monde politique. Je suis convaincu que nous, chefs d’entreprise, pouvons donner une grande impulsion.

Chez Clarins, nous sommes engagés dans le développement durable depuis 1985 ; c’est une grande fierté de voir l'enthousiasme que mettent tous les collaborateurs à travailler dans un groupe qui essaie de partager son succès avec la nature et ceux qui en ont besoin.

 

Comment avez-vous entrepris cette démarche il y a 30 ans ?

C'est arrivé par la force des choses. Nous travaillons beaucoup avec les plantes et, dans notre recherche de qualité, nous sommes amenés à trouver les endroits où elles sont optimales ; c’est le plus souvent dans les pays en voie de développement. Voilà pourquoi nous avons commencé avec le commerce équitable. Nous pouvions avoir un approvisionnement de qualité tout en aidant les populations locales.

 

Est-ce un argument dans l’univers du luxe ?

Tout le monde, dans ce milieu a anticipé la demande. C’est lié à notre métier car nous avons le beau dans notre culture. Que Clarins ait commencé plus tôt, tant mieux ; que les autres nous aient rejoints, tant mieux. Mais sur ce sujet, nous avons rangé nos couteaux.

On ne peut pas faire du luxe avec l'idée qu'on va saccager la planète. Protéger la nature, c'est protéger le futur, donc nos enfants.

 

Vos clients y sont-ils sensibles ?

Tout cela est, je crois, intégré par celles et ceux qui achètent nos produits. Nous sommes leader en produits de soin et nous sommes très connus pour utiliser beaucoup de plantes. Il est donc normal pour nos clients que l’on soit respectueux de la nature. Ils seront en revanche beaucoup plus sensibles à nos actions sur le plan sociétal.

Notre objectif est de parvenir à baisser notre empreinte polluante, car nous sommes des industriels, tout en augmentant régulièrement nos volumes.

 

Comment ces actions se concrétisent-elles aujourd’hui ?

Nous avons la volonté de mettre tous nos services en écoconception. Dans l’univers du luxe, nous avons par exemple beaucoup travaillé avec nos fournisseurs pour avoir non seulement des beaux packagings mais provenant de forêts traitées ou de papier recyclé.

Actuellement, on se demande quelle encre utiliser : nous avons lancé un audit et j’attends que les experts nous disent laquelle est la meilleure.

 

Et dans vos produits ?

Je suis très fier de ce que nous avons fait avec le parfum Glamour de Thierry Mugler. Dès 1991, nous avons surpris tout le monde en créant le concept de sources : vous achetez un premier flacon et quand il est vide, vous venez le remplir en magasin. C’est économique et écologique et ça marche puisque cela représente 50% de notre chiffre d'affaire sur ce produit.

Deuxième exemple : quand nous disons à nos clientes, dans nos instituts, qu’elles peuvent laisser le packaging plutôt que le ramener chez elle, 70% le font.

 

Y a-t-il de choses que vous vous interdisez afin de préserver la nature ?

Depuis 1987, nous nous interdisons totalement l’utilisation de produits d'origine animale. Nous faisons une exception, c’est une chenille –utilisée depuis la nuit des temps- dont nous nous servons pour donner la couleur rouge sur le rouge à lèvres.

Pour le reste, nous respectons scrupuleusement la réglementation. A ce titre, nous attendons avec impatience les résultats d’une étude sur les matières premières. Nous saurons lesquelles nous pouvons utiliser. Par exemple, certains mettent en doute l’utilisation des essences de lavande qui seraient allergènes. Nous saurons bientôt une bonne fois pour toute si c’est le cas.

 

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