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Tony Meilhon jugé aux assises pour le calvaire de Laëtitia

Une femme dépose des fleurs devant l'église de La Bernerie-en-Retz, le 25 juin 2011, lors des obsèques de la jeune Laetitia Perrais, tuée en janvier près de Pornic.[JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]

La Loire-Atlantique se replonge dans l’horreur. Plus de deux ans après les faits, la cour d’assises de Nantes sera le théâtre à partir d’aujourd’hui, et pour les trois prochaines semaines, du procès de Tony Meilhon, accusé du meurtre de Laëtitia Perrais.

Témoins, parties civiles, journalistes vont tenter de comprendre pourquoi et comment la jeune fille de 18 ans a pu trouver la mort un soir de janvier avant que son corps ne soit démembré. Son calvaire avait alors ému la France entière.

 

Un corps démembré

Le drame remonte à la nuit du 18 au 19 janvier 2011. Ce soir-là, Laëtitia, serveuse à la Bernerie-en-Retz, y est aperçue en compagnie de Tony Meilhon, un trentenaire marginal. C’est le dernier signe de vie de la jeune fille : le lendemain matin, sa sœur jumelle, Jessica, retrouve son scooter près de leur maison de Pornic, où elles vivent en famille d’accueil.

Elle donne l’alerte et lance ainsi ce qu’on a appelé par la suite l’«affaire Laëtitia». Très vite, les soupçons se tournent vers Tony Meilhon, arrêté par le GIGN dans le hameau du Casse-Pot. Les traces de sang dans sa voiture l’accablent, et le suspect avoue avoir tué accidentellement Laëtitia avant de jeter son corps dans la Loire.

Il se mure alors dans le silence. Mais la suite de l’enquête fait basculer l’affaire dans l’horreur absolue : dix jours après sa disparition, la tête, les bras et les jambes de la victime sont retrouvés dans un étang de la région. Deux mois plus tard, c’est son buste qui est repêché dans un autre point d’eau.

 

Un accusé complexe

Comprendre ces événements, ce sera en partie comprendre la personnalité de Tony Meilhon. Un homme qui a multiplié les séjours derrière les barreaux depuis ses 16 ans, condamné plus d’une dizaine de fois. Lui continue aujourd’hui de soutenir la thèse d’un accident de la route mortel, selon son avocat.

Mais l’autopsie a révélé un étranglement et plus d’une trentaine de coups de couteaux portés, sans traces de violences sexuelles. Des témoignages rapportent aussi son état de grande nervosité, mélange de drogue et d’alcool, le soir de la disparition de Laëtitia.

S’y ajoute le texto alarmant qu’aurait envoyé la fille à l’un de ses amis cette nuit-là. Il y a enfin la scie retrouvée près de chez Meilhon. Un jour silencieux, le lendemain provocateur, l’accusé a tenté de mettre fin à ses jours plusieurs fois depuis son arrestation.

L’une d’elles visait à dénoncer… la nourriture de la prison, preuve de sa complexité. Sa propre mère souhaite d’ailleurs se constituer partie civile durant le procès.

Parmi les plaignants, la sœur de Laëtitia, Jessica, sera présente, comme ses parents biologiques. Elle doit aussi faire face à une autre épreuve : celle qui l’oppose à Gilles Patron, père d’accueil des deux jumelles, qu’elle accuse de viol. 

 

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4 mois d'horreur

18 janvier 2011. Laëtitia Perrais, âgée de 18 ans, disparaît dans la nuit du 18 au 19 janvier près de Pornic (Loire-Atlantique).

20 janvier 2011. Les hommes du GIGN interpellent Tony Meilhon, 31 ans, à Arthon-en-Retz. Il est mis en examen après 48h de garde à vue. 

1er février 2011. La tête, les bras et les jambes de la jeune fille sont retrouvés dans un plan d’eau près de Lavau-sur-Loire, enroulés dans un grillage.

9 avril 2011. Une promeneuse découvre le tronc de la victime, flottant dans un étang de Port-Saint-Père.

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