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Qui est Tony Meilhon, ce père de famille adepte de l'ultra violence, accusé du meurtre de Laëtitia ?

Tony Meilhon devant la cour d'assises de Nantes le 22 mai 2013. Tony Meilhon devant la cour d'assises de Nantes le 22 mai 2013.[BENOIT PEYRUCQ / AFP]

Tony Meilhon, 33 ans, ferrailleur de profession selon l’ordonnance de mise en accusation, est jugé depuis ce mercredi par la cour d’assises de Nantes pour « enlèvement ou séquestration suivi de mort en état de récidive légale », sur la personne de Laëtitia Perrais, 18 ans, dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011. Retour sur la personnalité complexe d’un homme qui a déjà passé près de la moitié de sa vie derrière les barreaux et devenu père de famille en 2006.

Il a fallu plus d’une dizaine de jours aux enquêteurs pour retrouver, enroulés dans un grillage et immergés dans un étang, tête, bras et jambes de Laëtitia. Une dizaine de semaines plus tard, le buste de la jeune fille était à son tour découvert dans un autre plan d’eau.

Selon les experts qui ont autopsié la dépouille de la victime, Laëtitia ne serait pas morte après avoir été heurtée par la voiture de Meilhon comme l’affirme ce dernier mais par étranglement suivi ou accompagné de plus de 30 coups de couteau.

L’atrocité de ce crime barbare avait à l’époque largement choqué l’opinion publique. Comment un homme déjà condamné à 13 reprises par la justice française, dont deux fois par des cours d’assises, a-t-il pu commettre un tel acte ?

 

Crédits : AFP

 

Sa première condamnation, Tony Meilhon l’a connue à l’âge de 16 ans. A l’époque, il ne « fait que voler ». Vol de voitures, vol de sacs… Toutefois, on relève chez lui un certain penchant pour l’ultra violence comme lorsqu’il s’en prend à ce touriste qu’il roue de coups.

Le violent délinquant qu’il est alors se teste ensuite aux braquages. Puis se mue en pervers sexuel. Lors d’un passage en prison, Meilhon viole un codétenu mineur. Il découvre aussi la drogue, devient toxicomane, et déclare « prendre comme produits, tout ce qu’il trouve sur le marché ».  

Lors d’un deuxième passage aux assises en 2005, les psychologues chargés de l’expertiser révèlent sa « psychopatie ». Pourtant, un an plus tard, une conseillère de probation en charge de son suivi constate une « très notable évolution positive » et observe chez Meilhon, une farouche volonté de réinsertion.

Aujourd’hui, Tony Meilhon semble payer une enfance particulièrement difficile marquée entre autres par un père alcoolique et violent. L’interrogatoire de la cour d’assises de Nantes sur son parcours devrait permettre d’en savoir plus sur sa jeunesse tumultueuse.

Tantôt affable avec les policiers durant l’enquête, tantôt mutique, il n’avait pas hésité en mars 2012 à menacer de se suicider en avalant des lames de rasoir le matin de la reconstitution du meurtre de Laëtitia. L’avocat chargé de sa défense, Maître Fathi Benbrahim, a été désigné personnellement par le bâtonnier de l’ordre des avocats de Saint-Nazaire après que Meilhon a souhaité ne plus être défendu par Maître Jacques Lambert qui l’assistait pourtant depuis plusieurs mois.

Etant donnée la personnalité violente et dangereuse de l’accusé, le bâtonnier avait d’emblée exclu de confier ce dossier à une avocate ou à un jeune juriste. « C’est très dur de débuter aux assises avec un dossier comme cela », confiait récemment à LCI Maître Fathi Benbrahim.

 

Tony Meilhon face à ses juges deux ans après le meurtre de Laetitia

 

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