En direct
A suivre

Hamidovic : le réseau de pickpockets condamné

Une station de métro. [JACQUES DEMARTHON / AFP]

Les dirigeants du clan Hamidovic, le réseau de pickpockets le plus prospère du métro parisien, viennent d'être condamnés ce mercredi 15 mai, par le tribunal correctionnel de Paris. Pendant plusieurs années, les jeunes voleuses employées par le réseau, disposant d'antennes dans plusieurs pays d'Europe, constituaient un véritable fléau pour la police parisienne.

Une peine de 7 ans de réclusion criminelle a été prononcée ce mercredi à l’encontre de Fahim Hamidovic, 60 ans, le visage du réseau de pickpockets le plus structuré et prospère du métro parisien. Ce dernier a également été condamné à une "interdiction définitive de pénétrer sur le territoire français". Une condamnation toutefois très inférieure aux 15 ans de réclusion requis par le parquet. Selon un journaliste de Directmatin présent au tribunal, l'homme paraissait en colère à l'annonce du jugement.

Dans le box des accusés, 21 autres hommes et femmes aux visages fermés, parmi lesquels l'épouse et les fils de Fahim Hamidovic, ont écopé entre un et cinq ans de prison pour traite d’êtres humains, association de malfaiteurs et provocation de mineurs à commettre des délits. A noter, qu'un seul des accusés a été relaxé. 

Ce jugement intervient après trois ans d’enquête policière et le démantèlement du réseau en novembre 2010 et un procès débuté le 25 mars dernier. Les principaux dirigeants du clan Hamidovic laissaient orphelines des centaines de jeunes mineures qu’ils employaient pour voler les touristes.

 

75% des vols à la tire répertoriés

Toutes originaires des pays de l’ex-Yougoslavie, les petites voleuses opéraient en bande dans les métros parisiens, madrilènes ou encore bruxellois. La police les tenait d’ailleurs responsable d’environ 75% des vols à la tire répertoriés dans les transports parisiens.

Les adolescentes prenaient toujours pour cible les touristes, principalement asiatiques, car détenant souvent beaucoup d’argent en  liquide. Selon la brigade de protection des mineurs, les sommes volées  s’estimaient à plus d’un million d’euros par an.

Les jeunes pickpockets, régulièrement interpellées, affirmaient toutes n’avoir aucune famille en France et ne laissaient aux enquêteurs qu’un nom : celui d’Hamidovic. Elles certifiaient toujours avoir entre 12 et 13 ans, âge en dessous duquel la loi française n’autorise ni garde à vue, ni contrôle d’identité imposé, obligeant les autorités à les relâcher une paire d’heures plus tard pour les interpeller à nouveau les jours suivants.

Une fois l’argent récolté, les belles-filles et nièces de la famille venaient le récupérer dans les mains des adolescentes, leur laissant à peine de quoi se loger et se nourrir. Tous les 15 jours,  ces intermédiaires descendaient dans le sud de la France. Leurs maris, fils et neveux du couple Hamidovic, traversaient ensuite la frontière italienne où l’argent était réquisitionné puis placé sur des comptes à l’étranger.

 

Des objectifs chiffrés

Le réseau était donc bien loin d’être improvisé. Au contraire, les jeunes bulgares, roumaines et bosniaques étaient recrutées, formées et devaient remplir des objectifs chiffrés : entre 300 et 500 euros par jour selon les enquêteurs. En cas de manquement à leurs obligations, elles subissaient violences, chantage et même parfois viols selon certains témoignages.

Aucune d’elles ne s’est cependant présentée à la barre au cours du procès, ni ne s’est constituée partie civile. Après le démantèlement du réseau, nombre d’entre elles ont été prises en charge dans des foyers d’accueil mais beaucoup n’y sont pas restées,  retournant peu à peu dans les métros pour voler et transmettre l’argent aux autres antennes du réseau, situées en Espagne, en Italie et en Belgique.

 

Ce que vous avez toujours voulu savoir sur la RATP 

Vidéo : il empêche un homme de se jeter sous le métro 

Réseau Hamidovic : 15 ans de prison requis contre le chef présumé du clan

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités