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Valls défend ses "ZSP"

Manuel Valls et Christiane Taubira le 13 mai 2013 à Lyon. Manuel Valls et Christiane Taubira le 13 mai 2013 à Lyon.[Philippe Merle / AFP]

Huit mois après sa naissance, que donne le ciblage de la délinquance ? En déplacement hier à Lyon, accompagné de la garde des Sceaux Christiane Taubira, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a dressé un premier bilan de la mesure phare qu’il porte depuis son arrivée place Beauvau : les zones de sécurité prioritaire (ZSP).

Soit plus de 60 quartiers urbains ou ruraux jugés sensibles, répartis principalement dans le nord et le sud de la France ainsi que dans les régions parisiennes et grenobloises. Ici des trafics de drogue ou d’armes, là des violences urbaines, ailleurs des règlements de comptes ou des cambriolages… Leur objectif est de concentrer les efforts des acteurs de sécurité locaux (police, gendarmerie, mairie, justice, etc.) sur des secteurs et une délinquance spécifique.

 

Valls veut garder le cap

Pour Manuel Valls, le bilan d’étape est positif. «La méthode, basée sur le partenariat, est la bonne», a-t-il martelé hier. «Nous frappons de la façon la plus ciblée possible», expliquait-il aussi dans Le Parisien.

Et le ministre de mettre en avant ses premiers résultats : un recul de 32 % des violences urbaines à Amiens, théâtre d’émeutes en août 2012, ou une baisse de 28 % des cambriolages dans le Gard. Le préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, parlait lui hier sur France 3 d’un bond de 38 % des arrestations pour trafic de drogue dans son secteur.

Mais Manuel Valls, qui ne veut pas défendre un «coup de bluff», souhaite appuyer cette présence policière «dissuasive pour les délinquants». D’où le renforcement annoncé hier : 270 hommes seront déployés dans les territoires concernés d’ici à la fin de l’année.

Et sur les 2 500 policiers qui sortiront de l’école avant la fin de l’année, une majorité sera affectée à l’opération. Enfin, concernant un possible redéploiement des zones, Valls estime que les ZSP sont «un laboratoire de bonnes pratiques applicables partout». Sauf à Marseille et en Seine-Saint-Denis, où l’action devra s’inscrire dans le temps.  

 

Un effet «splash» alentour ?

Mais la satisfaction affichée hier n’est pas partagée par tous. Chez les policiers, on parle d’un «effet splash», qui déplace le problème au lieu de le régler. «A Strasbourg, à Mulhouse, à Saint-Ouen, c’est le même problème. En concentrant tous les moyens au même endroit, on laisse les autres quartiers vacants alors qu’il faudrait de la présence partout», estime Frédéric lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance Police Nationale.

L’effet est donc pour lui «illusoire». Autre écueil soulevé, celui le but à long terme de ce déploiement. «Les CRS dans la rue ne régleront rien sur le fond», regrettait hier sur RTL Jacqueline Rouillon, maire (PCF) de Saint-Ouen. Et Jacques Beaume, procureur de Lyon, de questionner : «Comment sortir des ZSP ?».

 

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