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Péchenard : "36.000 vies épargnées grâce aux radars"

Frédéric Péchenard défend le bilan des radars français. Frédéric Péchenard défend le bilan des radars français.[Pierre Verdy / AFP ]

On connaissait les plus flasheurs, on a maintenant les plus «vicieux». L’association 40 Millions d’automobilistes a dressé une liste de 72 radars fixes «pièges» que compteraient les routes françaises. Frédéric Péchenard, patron de la Sécurité routière, revient sur cet audit. 

 

Cette liste pointe du doigt plusieurs dizaines de radars fixes en France. A juste titre ? 

J’ai l’impression qu’on est revenus dans les années 1970, avec les polémiques sur le port de la ceinture de sécurité...Une fois de plus, les radars sont pris pour ce qu’ils ne sont pas. Ce sont des outils de sécurité routière, ils sont là pour sauver des vies. Nous avions plus de 8 000 morts sur les routes en 2002, et la mortalité a baissé de manière spectaculaire avec la généralisation des radars fixes. Résultat : en 2012, on est sous la barre des 4 000. Et les experts estiment qu’au total, 36 000 vies ont été épargnées grâce aux radars. Les Français conduisent donc mieux, et moins vite.

 

Mais y a-t-il tout de même des radars « pièges » ?

Dans la pratique, ce sont les préfets qui repèrent localement les positions les plus dangereuses de la route et nous font leurs propositions pour la mise en place de radars. Certains peuvent ne pas être idéalement placés au départ, ou perdre de leur intérêt au fil du temps. Nous auditionnons en permanence en faisant les ajustements nécessaires, car tout n’est pas parfait, bien sûr. Dans ce qui est dit dans cette liste, il n’y a rien que nous ignorons. Nous l’entendons et le prenons au sérieux.

 

Et qu'en est-il de l’aspect « tirelire » dénoncé par certains automobilistes ?

Les radars ont rapporté 730 millions d’euros l’an dernier, et tout est redistribué : un tiers va au programme radars, pour leur modernisation. Un tiers va aux collectivités locales pour leur sécurité routière. Et un dernier tiers est investi pour les infrastructures. Il faut aussi replacer les choses en perspective, et notamment le «coût » de la mortalité routière. Les accidents de la circulation, avec leurs blessés, leurs morts, les dégâts qu’ils entraînent, c’est 23 milliards d’euros de coûts par an.

Les radars ne sont donc vraiment pas là pour gagner de l’argent. Nous les Français, nous sommes tous pareils. On râle en perdant un point sur son permis, mais on est soulagés que son fils ou sa fille rentre en un seul morceau le soir après avoir conduit.

 

Reste-t-il des efforts à faire, dans la prévention et la répression ?  

Le pic historique a été atteint en 1972. A l’époque, la route avait tué 18 000 fois dans l’année. Et si nous n’avions rien fait depuis, on en serait à plus de 50 000 morts par an. Mais il reste du chemin à parcourir, car nous ne sommes aujourd’hui que dans la moyenne européenne (56 morts sur la route par million d’habitants). Or les Anglais ont des résultats moitié moindres (28/million d’habitants). L’accent doit notamment être mis sur les jeunes conducteurs, pour qui la route est la première cause de mortalité.

 

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