En direct
A suivre

PSA dément vouloir fermer Aulnay dès 2013

Travailleur sur une chaîne de montage de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-bois (Seine-Saint-Denis), le 10 avril 2013 [Fred Dufour / AFP/Archives] Travailleur sur une chaîne de montage de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-bois (Seine-Saint-Denis), le 10 avril 2013 [Fred Dufour / AFP/Archives]

PSA Peugeot Citroën a affiché mercredi sa volonté d'ouvrir au plus vite des négociations sur la compétitivité en France, mais le projet s'annonce ardu sur fond de controverse autour d'une éventuelle fermeture anticipée de l'usine d'Aulnay.

Le constructeur automobile a assuré que "l'arrêt de la production" de son usine d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, restait "planifié en 2014", comme prévu.

"Il n'y a pas de modification de calendrier", a-t-il insisté dans une déclaration visant à éteindre l'incendie déclenché par des propos inverses tenus auparavant par son directeur financier, Jean-Baptiste de Chatillon.

En début de matinée, ce dernier avait évoqué devant des analystes la possibilité d'une fermeture anticipée du site de Seine-Saint-Denis, paralysé depuis plus de trois mois par une grève.

"Ce n'est pas tant que nous souhaitions fermer par anticipation mais le fait qu'un petit nombre de personnes continue à perturber notre usine pourrait nous y obliger", a déclaré M. de Chatillon. "Je ne peux pas vous dire aujourd'hui quand cela se produirait mais ceci ne poserait pas de problème", a-t-il assuré.

"Qu'ils la ferment cette usine, on ne marche pas au chantage!", a vivement réagi Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site PSA d'Aulnay.

Les propos du directeur financier sont "une nouvelle preuve que la direction de Peugeot ne respecte aucun engagement, aucune promesse", a-t-il ajouté en assurant que la grève allait se poursuivre.

"C'était ce qu'ils avaient prévu de faire, de toutes façons. Quand ils parlaient d'une fermeture en 2014, c'était en fait en janvier 2014", a immédiatement réagi Philippe Julien, secrétaire général de la CGT du site.

Le patron de PSA Philippe Varin (gauche) et le directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon, le 25 avril 2012 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Le patron de PSA Philippe Varin (gauche) et le directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon, le 25 avril 2012 à Paris
 

Ventes en baisse

A l'appel du syndicat, environ 200 salariés se sont rassemblés mercredi matin devant le siège parisien du constructeur où se tient l'assemblée générale des actionnaires.

PSA a annoncé des ventes en baisse de 6,5% au premier trimestre 2013, à 13,03 milliards d'euros, et exprimé sa crainte que le marché européen puisse "être plus difficile qu'attendu" en 2014.

Pour cette année, il table sur un recul du marché de 5%, après un premier trimestre en repli de 10%.

Le chiffre d'affaires de la branche automobile, la plus importante, a reculé de 10,3%, à 8,7 milliards, malgré la progression de ses ventes en Chine et en Amérique latine.

Le constructeur demeure en effet très dépendant du Vieux continent où il réalise 57% de ses ventes et où ses immatriculations ont reculé de 17%.

C'est pourquoi PSA prévoit d'entamer des négociations avec les syndicats en vue de parvenir à un accord de compétitivité sur ses sites français, suivant l'exemple de Renault.

Le constructeur compte aussi céder de nouveaux actifs immobiliers, pour 200 millions d'euros, et retarder au besoin des dépenses d'investissement.

Ceci lui permettrait de compenser la possible baisse du marché auto européen et de "maintenir l'objectif de retour à l'équilibre du cash flow opérationnel à fin 2014". Pour 2013, il prévoit toujours de diviser par deux le rythme de sa consommation de liquidités.

Travailleur sur une chaîne de montage de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-bois (Seine-Saint-Denis), le 10 avril 2013 [Fred Dufour / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Travailleur sur une chaîne de montage de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-bois (Seine-Saint-Denis), le 10 avril 2013
 

"Les mesures opérationnelles que nous sommes en train d'étudier, c'est le lancement de négociations (...) sur la compétitivité du groupe", a expliqué M. de Chatillon. "Nous discuterons avec les partenaires sociaux à partir du deuxième trimestre", a-t-il précisé.

PSA doit auparavant boucler son plan de restructuration qui concerne plus de 11.200 salariés en France et comprend la fermeture d'Aulnay. Un ultime comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire est prévu à ce sujet le 29 avril.

La Bourse de Paris a salué les projets de réduction de coûts envisagés par la direction: à 11H20, le titre gagnait 7,86% à 5,87 euros, dans un marché en hausse de 0,60%.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités