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Les hauts fourneaux de Florange définitivement à l'arrêt

Des salariés et syndicalistes FO de Florange dévoilent une plaque dénonçant la "trahison" de Hollande, le 24 avril 2013 Des salariés et syndicalistes FO de Florange dévoilent une plaque dénonçant la "trahison" de Hollande, le 24 avril 2013 [Jean-Christophe Verhaegen / AFP]

Après 20 mois de lutte sociale et de polémiques, la Lorraine a tourné mercredi une page de son histoire industrielle avec la mise à l'arrêt des hauts fourneaux de Florange, une étape symbolique que certains syndicalistes ont marqué par la pose d'une stèle évoquant les "promesses non tenues" et la "trahison" de François Hollande.

"Cette stèle est le symbole des promesses non tenues de Hollande et du manque de courage du gouvernement qui a capitulé face à Mittal", a déclaré à cette occasion Frédéric Weber, de FO.

En haut de la stèle, déposée à l'une des entrées de l'usine, le mot trahison a été gravé en lettres capitales dans le marbre, suivi de la phrase: "Ici reposent les promesses de changement de François Hollande faites aux ouvriers et à leur famille".

"Notre usine, ici derrière nous, était maintenue dans un coma artificiel depuis des mois. Ce matin, ils ont coupé les machines et à partir de maintenant les hauts fourneaux ne respirent plus", a déclaré Walter Broccoli, représentant FO ArcelorMittal à Florange.

Le gaz alimentant les quatre tours de chauffe encore en état de marche dans les deux cathédrales d'acier du site de Florange, le P3 et le P6, devait être coupé d'ici jeudi, cette procédure devant durer 48 heures.

"Ça veut dire qu'on ne pourra plus redémarrer les hauts fourneaux, à moins d'investir dans de nouvelles installations", analyse François Lopera, de la CGT.

En 2009, une stèle en mémoire des promesses non tenues de Nicolas Sarkozy avait été érigée après la fermeture de l'aciérie voisine de Gandrange.

Mercredi, les syndicats CGT, CFDT et CFE-CGC n'ont pas participé à cette action symbolique, nouvelle preuve des tensions au sein d'une intersyndicale locale devenue inexistante.

Une dernière chance

Un haut fourneau de Florange vu depuis le cimetière d'Hayange, en Moselle, le 12 avril 2013 [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]
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Un haut fourneau de Florange vu depuis le cimetière d'Hayange, en Moselle, le 12 avril 2013
 

"Cette cérémonie funèbre est prématurée. Ce n'est pas la fin, il y a aujourd'hui le projet LIS, dans lequel l'État a annoncé qu'il serait actionnaire à hauteur de 15 millions d'euros. C'est là notre nouvel espoir de voir à nouveau la fonte couler en Lorraine", a souligné le représentant CFDT Jacques Minet.

Après le retrait d'ArcelorMittal du projet européen Ulcos, visant comme LIS (Low Impact Steel) à réduire les émissions de CO2 dans le processus de fabrication, le géant de l'acier a assuré qu'il poursuivrait ses programmes de recherche en France.

Il a annoncé lundi 32 millions d'euros supplémentaires d'investissements dans ce programme par le biais d'un partenariat public-privé, mais les possibles applications industrielles ne seraient pas connues avant six ans, durée de la "mise sous cocon" des hauts fourneaux de Florange.

"Le gouvernement nous a lâchés sur la nationalisation, mais on demande aujourd'hui aux politiques de monter au créneau en exigeant de Mittal des garanties pour que les applications industrielles de ce projet de recherche soient installées à Florange", a ajouté Jacques Minet.

 
 

Cette fermeture d'une partie de l'usine, qui conserve ses activités dites "à froid" (packaging et automobile), était prévue dans l'accord conclu fin novembre dernier entre le gouvernement et le numéro un mondial de l'acier, qui la jugeait inéluctable en raison du contexte économique.

Ce texte prévoyait également qu'il n'y aurait aucun licenciement sec pour les 629 salariés concernés (sur les quelque 2.500 du site). 206 d'entre eux ont atteint l'âge de la retraite depuis la signature de cet accord. La promesse de reclassement des 423 salariés encore en activité sera l'objet des prochaines négociations sociales.

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