Au milieu des tentes, le cadre financier côtoie l’ouvrier et le retraité. Car le camping, marginalisé par le passé, est devenu un hébergement de vacances courant.
Pas moins d’un Français sur trois l’a testé au moins une fois au cours des cinq dernières années, d’après une étude dévoilée jeudi par la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA).
Des campeurs, on en trouve aujourd’hui parmi tous les âges (44 % de 18-34 ans, 30 % de 35-49 ans, 26 % de 50 ans ou plus), mais aussi parmi toutes les catégories de la société (29 % de CSP+, 39 % de CSP-, 30 % d’inactifs). Et les occasions de le pratiquer se diversifient : le bord de mer séduit bien sûr la majorité (74 %), mais la campagne (27 %) et la montagne (24 %) attirent aussi. Idem pour les saisons, un quart des amateurs de vie au grand air sont prêts à ne pas partir qu’en été.
Du lopin de terre à la piscine
Son succès, le camping le doit d’abord à l’évolution des mentalités. «Autrefois, aller au camping, c’était perçu comme ringard, pour ceux qui n’avaient pas d’argent. Maintenant, c’est dans l’air du temps», expliquait hier Guylhem Féraud, président de la FNHPA. Preuve en est : 83 % des Français le considèrent comme un mode de vacances comme un autre.
Autre levier : la montée en gamme. «On est passé en vingt ans d’un morceau de terre à louer à un espace organisé, avec services et animations à la clé.» Wifi, tennis, piscine, bar ou épicerie sont devenus des standards. L’émergence des mobil-home a aussi permis aux non-initiés du camping de le tester sans acheter une caravane.
Et il y a l’effet crise qui n’a fait que remplir les tentes. La majorité des campeurs citent ainsi le «rapport qualité-prix» comme leur première motivation ; un emplacement pour deux vaut en effet en moyenne 20,95 euros par nuit, contre environ 90 euros pour une chambre d’hôtel, selon l’Hotel Price Index du site Hotels.com.