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Nice : la prostitution s’intensifie dans le quartier du port

La directrice de la confiserie Florian, Sandrine Wyler, déplore que la courette de son établissement serve d’abri aux prostituées et à leurs clients dès l’heure de fermeture. La directrice de la confiserie Florian, Sandrine Wyler, déplore que la courette de son établissement serve d’abri aux prostituées et à leurs clients dès l’heure de fermeture. [Direct Matin-Côte d'Azur ]

«Chaque matin, c’est la même corvée. Avant d’ouvrir la boutique, nous sommes obligés de balayer les vieux préservatifs et de tout nettoyer à grande eau.» Pour Sophie, employée à la confiserie Florian, face au port de Nice, la situation est devenue invivable.

Si depuis de nombreuses années le quartier est connu comme un haut lieu de la prostitution, depuis quelques mois, les belles de nuit sont de plus en plus nombreuses à investir les trottoirs. Un phénomène qui ne manque pas d’en agacer certains, dans cette zone hautement touristique.

«Tout se passe dans notre cour, explique Sandrine Wyler, la directrice de la confiserie. Les filles arrivent quand le magasin ferme. Elles sont très jeunes. Elles emmènent leurs clients ici car il y a un renfoncement à l’abri de la pluie et des regards et même le chauffage, grâce aux moteurs de nos climatiseurs.»

Des filles de l’Est

La nuit tombée, chaque réverbère de la place Ile-de-Beauté est occupé par une de ces travailleuses du sexe. Jusqu’au petit matin, les heures sont rythmées par le ballet des voitures des clients. «On les voit tous les soirs, explique Caroline, serveuse dans un restaurant du port. Quelques-unes mangent chez nous. Certaines opèrent sur le parking du port, d’autres dans des appartements. Elles viennent des pays de l’Est. Beaucoup ont des enfants, restés au pays.»

Le racolage passif impuni

Conscients du trouble à l’ordre public, les élus suivent l’évolution du phénomène. «Nous constatons effectivement une migration de la prostitution vers le quartier, explique Benoît Kandel, l’adjoint au maire en charge de la sécurité. Nous avons saisi le préfet pour qu’il prenne le problème à bras-le-corps. Mais la prostitution n’est pas interdite. Seuls le racolage et le proxénétisme sont répréhensibles par la loi.»

La résolution du problème s’annonce donc difficile avec l’abrogation par le Sénat, il y a deux semaines, du délit de racolage passif, adopté en 2003, et contre lequel le député-maire de Nice Christian Estrosi a décidé de s’élever

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