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Attaque du RER : vague d'interpellations à Grigny

Vue extérieure en date du 19 mars 2013 de la gare RER de Grigny-Centre [Martin Bureau / AFP/Archives] Vue extérieure en date du 19 mars 2013 de la gare RER de Grigny-Centre [Martin Bureau / AFP/Archives]

La police a interpellé mercredi 16 personnes, dont 13 mineurs, suspectées d'avoir participé à l'agression d'usagers du RER D le 16 mars lors d'une attaque qui n'avait pas fait de blessé mais relancé la polémique sur l'insécurité des transports en région parisienne.

Environ 190 policiers, dont une équipe du RAID (unité d'élite de la police), ont pénétré vers 06H00 dans la gigantesque copropriété de Grigny 2, située tout près de la gare RER de Grigny-Centre (Essonne) où, le 16 mars vers 22H30, plusieurs passagers du RER D avaient été rançonnés par une vingtaine d'individus qui les avaient forcés à leur remettre portables, portefeuilles et sacs à mains.

Lors de l'opération de police, qui visait 20 personnes, 16 jeunes âgés de 14 à 18 ans ont été interpellés, a déclaré lors d'un point-presse le directeur départemental de la sécurité publique de l'Essonne, Luc-Didier Mazoyer, en précisant que la quasi-totalité habitaient cette cité sensible classée zone de sécurité prioritaire (ZSP). Des sources policière et judiciaire avaient fait état plus tôt d'une interpellation à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

"Grâce aux vidéos et aux témoignages, nous avons été capables d'identifier un certain nombre de personnes que nous suivions depuis plusieurs semaines et que nous savions capables de commettre de tels méfaits", s'est félicité M. Mazoyer.

Les suspects ont été placés en garde à vue dans les locaux de la sûreté départementale de l'Essonne, chargée de l'enquête.

Des policiers en patrouille sur le quai du RER le 19 mars 2013 à Grigny [Martin Bureau / AFP/Archives]
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Des policiers en patrouille sur le quai du RER le 19 mars 2013 à Grigny
 

Selon le procureur d'Evry, Eric Lallement, certains d'entre eux sont également soupçonnés d'avoir participé à deux autres attaques de moindre ampleur perpétrées les 13 et 15 mars, toujours sur le RER D.

Des éléments utiles à l'enquête ont été saisis au domicile des suspects, notamment des ordinateurs, des téléphones portables ou des vêtements susceptibles d'appartenir aux usagers dépouillés de leurs biens, a-t-il ajouté.

Le maire PCF de la ville, Philippe Rio, a fait part à l'AFP de son soulagement après les interpellations, dénonçant un "acte grave mais imbécile". "Grigny ce n'est pas le far west, mais ce n'est pas non plus le pays des Bisounours", a-t-il expliqué.

Manuel Valls le 19 mars 2013 à Grigny [Martin Bureau / AFP/Archives]
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Manuel Valls le 19 mars 2013 à Grigny
 

M. Rio demande une sanction "appropriée", mais souligne surtout "la faute morale de ces jeunes " qui va renforcer, selon lui, la "discrimination à l'adresse" dont sont victimes les habitants de Grigny. "Leur acte jette le discrédit sur une majorité silencieuse qui ne demande qu'à vivre tranquillement", estime-t-il.

D'après des témoignages et des images de vidéosurveillance, une vingtaine de jeunes au visage dissimulé avaient pris part à cette attaque, passant de wagon en wagon après avoir actionné le système d'alarme et attaquant "le plus de monde possible", selon le récit d'un étudiant d'Evry qui se trouvait à bord. L'agression n'avait duré que quelques minutes. Les deux autres incidents s'étaient déroulés selon le même mode opératoire.

Au total, sur les trois attaques, une vingtaine de victimes de vols avec violence ont été recensées et une quinzaine de plaintes déposées, a détaillé le procureur. "C'est un nombre relativement limité de victimes par rapport au nombre de personnes qui se trouvaient dans les rames", a-t-il précisé.

La ligne D transporte chaque jour 550.000 voyageurs.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui s'est rendu à Evry dans l'après-midi pour saluer le travail des policiers, s'est félicité de ces arrestations. "Ces faits ne devaient pas rester impunis", a-t-il dit.

Les interpellés sont "des individus dangereux malgré leur jeune âge" et "appartiennent à des bandes qui défient l'ordre républicain", a-t-il affirmé, ajoutant faire "confiance à la justice". "L'ordre républicain doit s'imposer, il doit y avoir un choc en retour" face à de tels actes, a-t-il déclaré.

La préfecture de police de Paris a par ailleurs annoncé mercredi avoir interpellé, après plusieurs mois d'enquête, 5 personnes soupçonnées d'être les auteurs de 27 vols à l'arraché commis avec violence dans le RER C au mois de novembre.

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