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L'organisation de la "Manif pour tous" divise

Les manifestants face aux policiers lors de la manifestation contre le mariage homosexuel le 24 mars 2013 à Paris Les manifestants face aux policiers lors de la manifestation contre le mariage homosexuel le 24 mars 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP]

Réaction "disproportionnée" des forces de l'ordre ou organisateurs "débordés" par l'extrême droite? La préfecture de police et le collectif "Manif pour tous" ont tous deux été pris à parti lundi pour leur gestion de la manifestation contre le mariage homosexuel, émaillée de violences.

"Quand on organise une grande manifestation de cette ampleur, on peut aussi reconnaître avoir été débordés", a déclaré le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, en marge d'un déplacement en Seine-Saint-Denis. La manifestation a parfois "échappé" à ses organisateurs qui ont été "débordés par des groupes extrémistes", avait déjà jugé la veille le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

A l'inverse, au conseil de Paris, l'opposition a accusé le préfet de police, Bernard Boucault, d'avoir "mis en danger la sécurité de manifestants pacifiques en usant de moyens disproportionnés". "Est-ce sur votre injonction que les forces de l'ordre ont usé de violences et ont fait usage de gaz lacrymogène sur des familles et des enfants?", lui a notamment demandé le président du groupe UMP, Jean-François Legaret.

Ayant elle-même souffert de ces gaz, l'ancienne ministre Christine Boutin avait demandé dimanche soir la démission de Manuel Valls et du préfet. "Je ne réponds pas à une interpellation ridicule qui n'a aucun sens", a rétorqué le ministre de l'Intérieur en marge d'un déplacement à Clermont-Ferrand.

Le rassemblement contre le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples gay, déjà adopté à l'Assemblée nationale, a réuni entre 300.000 (police) et 1,4 million (organisateurs) de personnes dimanche dans l'ouest de Paris.

 

Gardes à vue

Si l'ambiance était globalement familiale, des accrochages ont eu lieu quand des militants ont tenté d'entrer sur les Champs-Élysées, interdit au cortège par arrêté préfectoral. En fin de journée, la police a embarqué près d'une centaine d' irréductibles qui voulaient s'installer sur cette avenue.

Trois restaient en garde à vue lundi en milieu de journée pour "violences volontaires à policier, jets de projectile ou dégradations", selon une source policière.

Des manifestants contre le mariage pour tous, le 24 mars 2013 à Paris [Pierre Andrieu / AFP]
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Des manifestants contre le mariage pour tous, le 24 mars 2013 à Paris
 

Evoquant "le comportement très agressif d'une minorité de manifestants", le préfet Boucault a défendu ses troupes: "Compte tenu de la provocation à laquelle ils ont eu à faire face, la réaction des forces de l'ordre a été proportionnée et mesurée".

Quant aux organisateurs, ils "ont joué avec le feu en continuant jusqu'à l'avant-veille de la manifestation à distribuer des tracts +Tous sur les Champs Élysées le 24 mars+", a-t-il ajouté.

Des sources policières ont toutefois admis qu'il y avait eu un "vrai phénomène de masse" "parfois difficile à gérer" pour les forces de l'ordre qui avaient prévu une foule de 100 à 150.000 personnes seulement. Les manifestants étaient "compressés", avaient même "parfois un peu de mal à respirer" et il aurait "sans doute fallu les laisser s'aérer" et "les laisser s'avancer plus avant", selon ces sources.

Les organisateurs de "La Manif pour tous" n'avaient pas réagi lundi à la mi-journée.

Dimanche soir, ils avaient préférer cibler leurs attaques sur le décompte des manifestants, jugé "risible et grotesque" par l'une de leur porte-parole, Frigide Barjot.

Lors de la précédente manifestation contre le mariage gay, le 13 janvier, ils avaient évoqué un million de participants, contre 340.000 pour la police, et avaient déjà accusé la préfecture d'avoir minoré la participation.

 
 

L'entourage du chef de l'Etat a fait savoir qu'une telle rencontre n'était "pas d'actualité". Tout en disant "respecter une mobilisation importante", une source a indiqué que le gouvernement restait déterminé à aller "jusqu'au bout". "Le processus parlementaire est déjà bien engagé ", a-t-elle ajouté.

Le projet de loi sera examiné à partir du 4 avril au Sénat. L'institut Civitas, proche des catholiques intégristes, a déjà appelé à "prier" devant la chambre haute à cette occasion.

 

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