En direct
A suivre

Rythmes scolaires : Paris choisit 2013

Une salle de classe dans une école à Paris en 2011 [Boris Horvat / AFP/Archives] Une salle de classe dans une école à Paris en 2011 [Boris Horvat / AFP/Archives]

En annonçant lundi le retour de la semaine de 4 jours et demi pour les écoliers parisiens dès la rentrée 2013, Bertrand Delanoë a apporté une bouffée d'oxygène au ministre de l'Education après les décisions de Lille et Lyon qui ont opté pour 2014.

"Il y a 137.000 enfants parisiens concernés. Or il y a unanimité sur un point, la semaine de quatre jours n'est pas bonne pour eux, pour leur santé, au bout de trois mois de travail de concertation, d'amélioration, d'enrichissement, je dis +ce progrès souhaitable et souhaité est possible dès septembre prochain+", a déclaré le maire de Paris.

Une décision emblématique qui intervient à peine quelques heures après celle, inverse, de Martine Aubry, la maire de Lille, et surtout après une fronde sans précédent des enseignants et d'une partie des parents d'élèves.

M. Peillon avait d'ailleurs déclaré dimanche qu'il tirerait son "chapeau" à Bertrand Delanoë s'il arrivait à adopter la semaine de 4,5 jours dès 2013 alors qu'il fait face à un des mouvements syndicaux "les plus durs" en faveur d'un report.

Dans ce contexte, l'édile parisien a dû négocier avec les Verts en position d'arbitre dans le dossier. Ces derniers ont obtenu satisfaction sur plusieurs points, notamment sur l'embauche d'ASEM (Agents spécialisés des écoles maternelles) ou le rétablissement des crédits pour les classes découvertes à leur niveau de 2011.

Nantes, la ville du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, était jusqu'ici la plus importante à avoir opté pour une mise en oeuvre rapide, mais certaines grandes communes socialistes ne se sont pas encore prononcées (Reims, Metz).

Alors que les municipalités ont jusqu'au 31 mars pour donner leur décision, aucune grande ville de droite n'a annoncé qu'elle appliquerait la réforme dès septembre. Parmi les villes de gauche, Lyon et Montpellier ont déjà annoncé avant Lille qu'elles attendraient 2014. Strasbourg semble devoir suivre la même voie.

Le principal problème pour les communes est une question de financement: pour les collectivités locales, cela représente un coût de près de 600 millions d'euros pour l'ensemble des enfants en année pleine, selon l'Association des maires des grandes villes de France. Il s'agit de faire face aux frais de cantine, de ramassage scolaire, au recrutement et à la formation des animateurs...

Un fonds d'amorçage de 250 millions d'euros a d'ailleurs été débloqué pour les communes qui passeront aux nouveaux rythmes dès 2013. L'aide est prolongée en 2014 pour les plus en difficulté.

Autre difficulté pour les communes: la contestation d'une partie des enseignants et des parents d'élèves. Ainsi, à Lille, l'ancienne première secrétaire du PS a indiqué souhaiter "prendre le temps de la concertation" tout en précisant qu'elle soutenait M. Peillon et son projet.

D'après la Fédération des villes moyennes (FVM), moins de 30 communes sur 200 villes adhérentes ont déjà décidé de s'engager en 2013.

 
 

Le marathon des députés sur le projet de loi sur l'Ecole, traduction de plusieurs promesses de François Hollande, dont la création de 60.000 postes, va prendre fin mardi avec le vote du texte sans avoir rencontré d'obstacles majeurs dans l'hémicycle, même si la droite a bataillé longuement.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités