En direct
A suivre

Cancer du col : les adolescentes peu vaccinées

Un flacon contenant un vaccin contre le papillomavirus, responsable du cancer du col de l'utérus, en 2011 aux Etats-Unis [Joe Raedle / Getty Images/AFP/Archives] Un flacon contenant un vaccin contre le papillomavirus, responsable du cancer du col de l'utérus, en 2011 aux Etats-Unis [Joe Raedle / Getty Images/AFP/Archives]

Moins d'un tiers des adolescentes françaises sont vaccinées contre le cancer du col de l'utérus, 12e cancer le plus fréquent chez les femmes, généralement causé par un virus sexuellement transmissible, le papillomavirus, selon une étude publiée mardi.

Le vaccin HPV qui permet de se prémunir contre le virus du papillome humain (VPH, en anglais human papillomavirus ou HPV) n'est pas obligatoire en France, mais "recommandé pour toutes les jeunes filles âgées de 14 ans" avant qu'elles ne soient exposées au virus, selon le ministère de la Santé. Deux vaccins sont disponibles, Gardasil (Merck) et Cervarix (GSK).

Selon une étude sur la couverture vaccinale réalisée par des experts de l'Institut de veille sanitaire (InVS), publiée dans la revue BEH, seulement 29,9% des jeunes filles de 15 à 17 ans étaient correctement vaccinées en 2011 avec les trois doses réglementaires (45,3% n'avaient reçu qu'une seule dose).

Ces "faibles" taux de couverture "montrent un suivi des recommandations vaccinales insuffisant et posent la question de la faible adhésion à la vaccination", commentent les épidémiologistes de l'InVS dans l'étude.

Les chercheurs de l'InVS jugent que cette "tendance à la baisse" de la couverture des jeunes filles de 14 ans en 2011 peut s'expliquer par "la publication, au printemps 2010, de plusieurs articles dans la presse nationale mettant en cause la sécurité d’emploi du vaccin".

L'utilité de ce vaccin, remboursé par la Sécurité sociale, fait régulièrement débat en France. Un groupe d'études de l'Assemblée sur la vaccination avait recommandé en mars 2012 de "conduire une recherche approfondie sur l'efficacité et les effets du vaccin".

Il semble en aller de même aux Etats-Unis où une étude, publiée dans la revue Pediatrics, montre qu'un nombre croissant de parents refuse de se plier aux recommandations officielles.

Les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) recommandent la vaccination pour les filles âgés de 11 et 12 ans, avant les premiers rapports sexuels et aussi pour les garçons du même âge afin d'enrayer la transmission sexuelle de ce virus, responsable d'autres types de cancer (notamment cancer de l'anus).

Le cancer du col de l'utérus, qui a atteint 2.810 femmes en France en 2011 et en a tué 1.000, est la 12e cause de cancer chez la femme (chiffres de l'Institut national du cancer).

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) avait recommandé, fin 2011, la poursuite de la vaccination contre le papillomavirus humain, après la remise en cause de son efficacité par un collectif de médecins.

Les derniers chiffres du cabinet IMS Health montrent qu'en général les ventes de vaccin ont "fortement baissé" en 2012, dans pratiquement toutes les catégories, dans "un climat de défiance général".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités