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Bernard Bajolet est-il le futur n°1 des services secrets français ?

Bernard Bajolet à Kaboul (Afghanistan) en 2012 Bernard Bajolet à Kaboul (Afghanistan) en 2012[JOEL SAGET / AFP]

Bernard Bajolet remplacera t-il Erard Corbin de Mangoux à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ? Le nom de l'actuel ambassadeur de France en Afghanistan revient régulièrement parmi les favoris pour ce poste stratégique.

C'est Jean-Dominique Merchet qui évoque l'hypothèse sur le Blog Secret Défense. Selon ce spécialiste des questions militaires et stratégiques, Bernard Bajolet serait le mieux positionné pour prendre la direction des services secrets français. Il serait ainsi amené à succéder au préfet Erard Corbin de Mangoux, nommé à ce poste en 2008 par Nicolas Sarkozy.

Les raisons du départ de l'actuel patron de la DGSE, qui pourrait intervenir à l'horizon de l'été 2013, ne sont pas clairement établies. Pour les uns, le fiasco de l'opération de libération de l'otage Dennis Alex en Somalie, menée le 12 janvier,  aurait mis Erard Corbin de Mangoux sur la sellette. Rumeur infondée, estime Jean-Dominique Merchet  qui estime que François Hollande "ne lui tient pas rigueur de (cet) échec".

Si un turn-over intervenait à la tête de la DGSE, peut-être faudrait-il y voir simplement un processus de renouvellement somme toute classique. Depuis la création de la DGSE en 1981 (qui succède au SDECE), Erard Corbin de Mangoux est le directeur affichant la troisième plus forte "longévité" au sommet des "services" après Jacques Dewatre (1993-1999) et Pierre Brochand (2002-2008).

 

L'expérience de terrain de Bajolet

Des éléments objectifs viennent appuyer la candidature de Bernard Bajolet. Ce diplomate de 63 ans affiche une grande expérience du terrain, acquise notamment au Proche et au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord. Il fut ainsi, entre autres, directeur-adjoint, chargé de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au Quai d'Orsay, ambassadeur de France en Jordanie, en Bosnie-Herzégovine, en Irak, en Algérie et plus récemment en Afghanistan, sa dernière expérience.

Par ailleurs, il est familier des "services", tant à l'échelle opérationnelle (en 2004, il a travaillé étroitement avec eux en vue de la libération de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, otages français en Irak) qu'à l'échelle de la direction (il fut nommé "coordinateur national du renseignement" en juillet 2008, un poste nouveau rattaché à la présidence de la République, destiné à "définir les orientations stratégiques et les priorités en matière de renseignement").

Détail supplémentaire, rappelle Jean-Dominique Merchet, c'est lui qui - alors qu'il était jeune premier secrétaire de l'ambassade de France en Algérie - avait accueilli sur place François Hollande qui effectuait à Alger son stage de l'ENA.

Comme bien souvent dans l'univers du renseignement, les données sont cantonnées à une "zone grise", mais en cas de changement à la tête de la DGSE, la candidature de Bernard Bajolet semble assurément crédible. Mais d'autres noms circulent dans les milieux informés, comme Louis Gautier, spécialiste des questions de défense et ancien conseiller de Lionel Jospin, Jean-Claude Mallet, ancien secrétaire général de la Défense nationale et président de la Commission du Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale en 2008 et actuel conseillet spécial du ministre de la Défense nationale Jean-Yves Le Drian.

 

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